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  • Même pas en rêve !

    Lors d'une visite dans l'une de nos usines, dans l'Ouest de la France, je suis tombé par hasard sur l'excellent quotidien Ouest-France, dans lequel figurait (édition du 24-25 octobre) un non moins excellent article, signé de Julien Marchand, un jeune homme de 24 ans qui est probablement représentatif de cette génération Y dont on nous rebat les oreilles pour nous dire qu'ils vont « bouleverser les organisations ». En clair : foutre le bordel avec leurs exigences de 2.0 et autres méthodes collaboratives, et se jouer des procédures (de sécurité et autres chartes Internet) que nous avons mis des années à faire accepter par la génération des baby-booomers. Ce journaliste a eu l'idée de vivre une semaine sans Internet. Quelle idée ! D'aouest-france.jpgutant qu'il a mené sa mission à bien, le bougre... Son article est ainsi intitulé: « J'ai réussi à passer une semaine sans Internet ». Même pas une question... Une affirmation. Evidemment, son entourage était plus que sceptique. « Tu vas tenir ? » lui a demandé sa copine « intriguée » Hé, oui, il a tenu. Mais c'était dur... Le journaliste a donc connu les joies des méthodes de travail de ses confrères plus âgés : le papier et le téléphone pour obtenir des infos, au lieu de Wikipédia, la presse en ligne et l'e-mail... Le valeureux Julien Marchand a tenu bon, malgré les tentations : Tintin sur « les derniers commentaires sur Facebook, les vidéos sur Youtube, la musique sur Deezer, les nouveautés sur les blogs... ». Conclusion du « héros »: « J'ai survécu. Mais qu'est-ce que j'ai hâte de reprendre mes bonnes vieilles habitudes ». Il s'est d'ailleurs endormi avec son iPod équipé d'une connexion Wi-Fi. J'imagine une telle expérience dans notre entreprise. Rien que l'idée de couper tout accès à Internet devrait fomenter une révolution dont le DSI, en l'occurrence ma pomme, ferait les frais (ils ont Internet en libre accès chez Pôle emploi ?). J'ai d'ailleurs testé l'idée auprès du comité de direction. « T'es malade ? » m'a apostrophé notre directeur marketing, soucieux de rester en contact avec tous ses « potes » marketeurs, perdus sans pouvoir commenter tout et n'importe quoi sur Fais-ce-bouc (l'équivalent de « dessine-moi un mouton » dans le monde numérique). « Et je vais devenir quoââââ sans Internet ? », m'a balancé Anne-Laure de Troudusac, notre directrice de la communication, inquiète de revenir aux bonnes vieilles méthodes de diffuser des communiqués de presse et des invitations par télécopie (vous savez, le truc qui imprime ce qui sort d'un téléphone, ce qui est, quand on y pense, totalement révolutionnaire !). Goldman Birstearn, le directeur financier, n'a, lui, émis aucune objection. « De toute façon, cela m'est égal, mes collaborateurs font tout le boulot et ca leur fera pas de mal de se mettre vraiment au travail au lieu de surfer sur les sites de VPC ». Merci pour eux... « Cette décision n'est guère opportune, nous allons irriter les analystes financiers », m'a signifié Pierre-Henri Sapert-Bocoup, notre bien-aimé PDG, inquiet, lui, de l'évolution de ses stocks-options.... Quant à tous nos collaborateurs, je ne préfère pas leur suggérer ne serait-ce que l'échantillon d'un soupçon d'un embryon d'une pensée furtive sur l'arrêt de l'accès à Internet. Même pas en rêve !!! Même en leur rappelant qu'il y a seulement dix ans, ils travaillaient sans Internet et ne s'en portaient pas plus mal. Je ne tiens pas à me faire trucider dans un couloir sombre... Cela dit, l'idée est bonne. Réfléchissez ne serait-ce que cinq minutes : que se passerait-il si l'on supprimait Internet ? Même sans passer à l'action, ce sujet mérite réflexion....