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Impunité

Lu dans l’excellent quotidien Les Echos, le 2 janvier 2007 : un premier article titré : « affaire des stocks-options : soutien inconditionnel d’Apple à Steve Jobs ». Et un autre, juste à la page suivante : « Altran : le départ de Christophe Aulnette coûtera plus de deux millions d’euros ». Bigre ! Je n’imagine même pas, dans la presse, des titres concernant les DSI, du style : « Malgré un plantage informatique dévastateur qui a fait plonger le cours de bourse le DSI xx bénéfice d’un soutien inconditionnel de sa direction générale ». Ou encore : « Le départ de Monsieur X, DSI de la société non moins X coûtera deux millions d’euros ». J’imagine même tout le contraire : c’est la porte, sans indemnités ! Voilà des individus qui certes, ont d’immenses qualités, mais ne semblent pas à leur place : l’un a falsifié les dates d’exercice de ses stocks-options (un simple comptable ne se risquerait pas à modifier la date d’une facture, il sait où il finira : au pire à l’ANPE, au mieux, en offshore avec les autres) ; le second a, semble-t-il, été victime de désaccords stratégiques. Il n’a pas dû se renseigner où il mettait les pieds avant d’y aller. Ou alors il a accepté le poste en négociant un confortable parachute doré, ce qu’il a fait.

On peut regretter que des directions générales se commettent dans des pratiques frauduleuses ou s’embarquent dans des situations dignes d’une cour d’école. Mais nous avons quand même un point commun : les mauvais DSI, comme les mauvais managers, retrouvent presque toujours un poste. On ne citera évidemment pas de noms mais chacun d’entre nous doit en connaître au moins un, à propos duquel on a pensé, même subrepticement : « mais pourquoi l’ont-il recruté, tout le monde sait qu’il n’a pas le niveau ! ». Certes, mais les cabinets de recrutement et les futurs employeurs ne le savent toujours pas. Et c’est tant mieux. Il faut bien que, nous aussi, nous ayons quelques petites compensations pour notre dur métier qui peut être éphémère. On a l’impunité qu’on peut…

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