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Un œil par ci, un doigt par là

Il paraît que l’avenir est aux technologies biométriques. Vous savez, ces dispositifs qui ne se trompent jamais et qui reconnaissent, à coup sûr donc, vos caractéristiques physiques. Si l’on en croit les promoteurs de ces solutions, c’est le must en matière de sécurité. Ces technologies commencent à émerger en dehors de leur milieu historique de prédilection (la Défense et les activités très sensibles). Pour nous, DSI, c’est peut-être la fin de notre cauchemar quotidien. Combien de temps passons-nous à gérer les mots de passe oubliés, les badges perdus ? Un certain temps, dirait Fernand Reynaud. Certes, nous déléguons une grande partie de ce sale boulot à nos responsables sécurité et à leurs équipes.

Tous ces outils biométriques sont, d’un point de vue technologique, reconnaissons-le, extrêmement ingénieux. Sur le principe, rien ne s’oppose à leur utilisation ; faciles à vendre à une direction générale (l’aspect science-fiction les intéresse, ils peuvent ainsi étaler leur “modernisme high-tech” dans les dîners en ville), un peu moins facile à vendre à une direction financière (devinez pourquoi…)… Je me suis presque laissé tenter. Jusqu’à ce qu’un commercial, emporté par son élan marketo-compulsif, m’explique que la biométrie va vraiment pénétrer tous les aspects de notre vie quotidienne. J’ai alors constaté avec horreur qu’une empreinte de ma rétine est à New York, nichée dans le système informatique de l’aéroport, celle de mon iris à Francfort et celle de mon pouce à Tokyo. Il ne manque plus que l’empreinte de mon lobe d’oreille à Moscou, et celle de mon orteil à Tel-Aviv ! Quant au reste, je n’ose même pas imaginer ce qui se passe dans l’esprit des ingénieurs en R&D… Finalement, je renonce à utiliser la biométrie. Etre condamné à finir, même virtuellement, en morceaux aux quatre coins du monde, découpé sur l’autel de la sécurité absolue ? La perspective ne me rassure guère.

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