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  • Les métiers improbables...

    sehiaud-polisseur.jpgPolisseur de brillantes idées. Les dirigeants et managers ayant une forte propension à émettre des brillantes idées lors de réunions et autres comités de direction, le polisseur de brillantes idées est chargé d’en éliminer les aspérités. En effet, de brillantes idées peuvent recéler, en surface ou en profondeur, des éléments perturbateurs, que le polisseur traite avec son « rabot à incohérences ». Pour les rendre encore plus brillantes ! Sa devise : « C’est plus compliqué que ça ! »

  • Avec nous le déluge

    sehiaud-aspro.jpgIl paraît que l’Australie n’a jamais connu d’inondations aussi terribles que celles qui ont touché le pays il y a quelques semaines. Ca, c’est dans les journaux… Il paraît que les DSI sont inondés de newsletters… Ca ce n’est pas dans les journaux. Et pourtant, il semble que les digues informationnelles ont cédé ! J’ai compté : au cours de la semaine dernière, j’ai reçu dans ma boite de messagerie pas moins de 47 newsletters, la moitié provenant de groupes de presse, l’autre moitié de la part d’éditeurs de logiciels et de cabinets de conseil. Et encore, je ne compte pas les invitations tous azimuts à des événements dont l’intérêt me laisse encore dubitatif. Et sur ces 47 newsletters, j’ai trouvé seulement trois articles intéressants, les autres sujets étant reproduits à plusieurs exemplaires selon les newsletters, avec des titres quelquefois différents mais pas toujours, cela dépend du courage de celui qui écrit pour se rendre original. Mais pour parcourir les titres de ces 47 newsletters (qui rivalisent dans la quantité, c’est à celui qui bourrera la page avec le plus de titres et de liens possibles), à raison de quatre à cinq minutes chacune, il me faut plus de trois heures… Voire plus lorsque l’on nous refourgue les mêmes sujets habilement « repackagés » dans une newsletter « thématique » (le cloud et le green sont à la mode cette année…).

    Quasiment une demi-journée ! Imaginez le temps que l’on pourrait passer, à la place, en réunion inutile, à se reposer, assoupi dans les fauteuils confortables de la salle du comité de direction, au lieu de faire chauffer notre cerveau pour repérer la bonne info, quand elle existe, au milieu de ce fatras de liens colorés ! Et on ne peut même pas repérer, avant d’ouvrir le mail, quelques mots-clés qui nous aideraient à y voir plus clair. Avez-vous remarqué que 100 % des newsletters commencent par la même phrase : « Si vous ne voyez pas ce message, cliquez ici ». Les pros du marketing ont vraiment le sens de la formule : de toute façon, si on ne voit rien, on ne risque pas de cliquer dessus ! (...)

    (Lire la suite dans le n° 61 de la revue Best Practices Systèmes d'Information)

  • Les métiers improbables...

    sehiaud-couturier.jpgCouturier d'habillage graphique. On ne compte plus les interfaces d'applications ou de sites Web dépourvues d'âme, avec des couleurs d'écrans mal assorties, des menus identiques et des accessoires tout aussi coûteux qu'inutiles... Le prêt-à-développer aboutit à des résultats sans saveur ni originalité, de sorte que tous les logiciels et tous les sites Web se ressemblent. Vive la haute couture et le sur-mesure ! Le métier de couturier d'habillage graphique est indispensable pour que les utilisateurs aient le sentiment que l'on a travaillé que pour eux, même si ce n'est pas vrai. Inutile quand même de faire défiler les équipes de la DSI devant les utilisateurs, le coût du relookage de vos collaborateurs en mannequins serait supérieur au bénéfice lié à la meilleure satisfaction de vos utilisateurs.

     

  • Qui a tué mon projet ?

    sehiaud-mort.jpgPour une fois, j’ai eu une idée géniale. C’est du moins ce que m’ont affirmé de concert notre DRH et notre directeur marketing… C’est dire si c’est génial ! Il se trouve que mes enfants ont ressorti de la cave le fameux jeu Cluedo. Vous savez, celui qui consiste à trouver un assassin, son arme du crime et dans quelle pièce il a tué ! J’ai eu l’idée d’appliquer ce principe ludique à la gestion des projets informatiques. Après tout, le processus est le même : plusieurs personnes se réunissent dans un manoir (une salle de réunion) pour ce qui s’annonce être une réunion conviviale (les projets informatiques, c’est toujours convivial… au début !). Avec des individus à la personnalité plus ou moins atypique, qui vont s’entretuer. On reconnaîtra facilement, dans nos entreprises, le célèbre Colonel Moutarde-DAF, Madame Pervenche-DRH, Mademoiselle Rose, de la direction de la communication,  l’inévitable professeur Violet de la R&D ou encore le Docteur Olive chargé par la direction générale d’administrer les bonnes potions aux managers malades que nous sommes… Et, évidemment, tous ces invités « se haïssent… cordialement » précise la notice du jeu. On se croirait au bureau !

    J’ai donc fabriqué un plateau représentant non pas le manoir du jeu original, mais les plans des principaux bureaux : le mien, celui du DAF, du DG, la salle de réunion où se déroulent les comités de direction et d’administration, les locaux de nos prestataires, ceux des principales directions métiers pour lesquelles nous travaillons.  Pour les personnages je me suis abstenu de les faire ressemblants, on ne sait jamais, avec quelques susceptibilités mal placées. Quant aux armes du crime, elles sont diverses : le ciseau budgétaire, le marteau à avenant, l’effet tunnel à ressort, le gestionnaire de changement rouillé, le cahier des charges soporifique, le développeur schizophrène, le slide en béton du consultant aux dents acérées, le porte-voix du responsable métier vociférateur et contondant… J’ai également prévu des cartes joker : Copil et Copro qui donne des indices sur qui a dit quoi lors des comités de pilotage et des comités projets. C’est souvent révélateur de relire les comptes-rendus pour identifier ceux qui ont des envies de meurtre sur un projet qui ne leur plait pas ou qu’ils n’ont pas envie de mener à bien…

    La victime, en l’occurrence, un projet informatique de refonte de notre chaîne de facturation, n’a eu aucune chance : c’est le crime apparemment parfait et tout le monde a un alibi ! La DSI n’est pas responsable puisqu’elle avait un cahier des charges incomplet ; la direction métier avait pourtant bien exprimé ses besoins, donc elle n’est pas non plus responsable ;  le DAF avait approuvé le budget, donc il n’y est pour rien ; les prestataires attendaient qu’on leur dise par quoi commencer et ne se mêlent pas de politique interne chez leurs clients ; les utilisateurs n’assistaient pas aux réunions de pilotage donc ils ne peuvent être responsables… Mais cela n’empêche pas tout ce petit monde de se soupçonner les uns les autres ! Nous avons joué avec les équipes de la DSI, officiellement pour « innover dans notre processus d’apprentissage des dysfonctionnements organisationnels et humains », c’est ce que j’ai indiqué à notre DRH pour justifier des heures de formation. Et pour notre première séance de jeu,  nous avons rapidement trouvé la clé de l’énigme : c’était le DG, armé d’un ciseau budgétaire dans la salle du conseil d’administration qui avait tué notre projet. Damned, c’était donc ça !