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Pique assiettes (en carton)

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Trop fort ! J'ai toujours pensé que mon ami Jacques Ourtoujour, DSI dans une organisation publique pourrait être un champion du monde. Il l'est probablement dans sa catégorie : participer à un maximum d'événements organisés par les fournisseurs. Non pas pour se rincer l'œil mais pour se rincer le gosier aux frais des éditeurs, SSII et autres cabinets de conseil toujours prompts à inviter leur cœur de cible. En l'occurrence nous les DSI, à qui ils espèrent bien vendre leurs solutions et prestations.

- Je suis invité partout, c'est au moins un petit déjeuner chaque jour, un cocktail déjeunatoire le midi et un dîner.

- Tu ne grossis pas ?

- Non, à force de marcher d'un cocktail à l'autre, ça me fait de l'exercice.

- Et le boulot, comment tu fais si tu n'es quasiment jamais au bureau ?

- Comme tu t'en doutes, dans l'administration, je n'ai pas de problèmes de sous-effectif : donc je délègue un maximum. J'ai trois DSI adjoint à ma disposition, je les fais bosser à ma place. Je passe de temps en temps pour signer la paperasse. Le reste du temps, c'est de la veille technologique que je pratique...

- Comment fais-tu pour que les fournisseurs ne te repèrent pas et continuent à t'inviter ?

- J'y vais au dernier moment avec ma carte de visite : les hôtesses à forte poitrine qui peuplent les accueils des conférences ne me connaissent pas et comme ma carte de visite indique que je suis DSI (j'ai même ajouté « Organisation » pour faire plus chic), elles me laissent entrer.

Décidément, il est trop fort. D'autant qu'il a développé une technique pour être le premier au buffet. « C'est simple, m'a-t-il expliqué, juste avant la fin de la conférence, mettons cinq minutes avant, tu sors ton téléphone, tu te le colles à l'oreille. Tous les autres vont logiquement penser que tu sors pour ne pas les déranger. Et là, tu fais semblant quelques secondes de parler, le temps de repérer le buffet, tu t'en approches lentement, toujours en faisant semblant de parler. Là, en principe, le serveur te fais signe, trop content que le buffet puisse commencer (il poireaute debout depuis une heure, le pauvre...),. Tu ranges ton téléphone et les choses sérieuses commencent. Par le pinard... »

- Mais pourquoi commencer par les boissons ?

- Parce que tout le monde se rue sur les boissons, n'oublie pas que l'on sort de deux heures de conférences dans une salle surchauffée : une bouteille de vin blanc bien frais attire n'importe quel individu normalement constitué qui a été plongé pendant de longues minutes dans un lieu confiné.

Imparable.

- Et pour les petits fours ?

- La technique du « Vazyjenreviens »...

- C'est quoi ?

- Tu attaques le buffet par un bout et tu te déplaces le long de la table pour avaler tout ce que tu peux. Arrivé au bout, tu repars dans l'autre sens. Comme ça, tu es certain de goûter à tout. Quand tu croises quelqu'un que tu connais, considère que c'est un concurrent qui va rester coller à tes basques et manger ce que tu aurais pu manger toi. Tu lui fais donc le coup du « Vazyjenreviens » : « Vous devriez goûter ces petits machins au bout de la table, là-bas très loin, c'est excellent et très original. » En principe, le type y va et tu peux reprendre tranquillement tes activités gustatives. Si il est très sympa, il peut même te ramener un deuxième verre de pinard. C'est toujours ça de gagné...

La prochaine fois que vous assistez à dans une conférence et que quelqu'un se lève cinq minutes avant la fin, un conseil : suivez-le ! Vous ne serez jamais déçu...

 

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