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  • Les Trophées de la Loose

    sehiaud-trophees.jpgJe ne sais pas pour vous, mais moi, j’adore les multiples Trophées remis aux DSI. On voit souvent des articles (y compris dans Best Practices, les pauvres ils s’y sont mis aussi…) sur les belles réussites de nos confrères, invités pour l’occasion à se faire rincer aux frais de sponsors dans des lieux où on ne se
    mouche pas du coude. On reconnaîtra que les Trophées, prix, distinctions et autres Awards participent à la reconnaissance de notre dur labeur. Et lorsque l’on réussit à faire les choses bien, autant que cela se sache ! Ce n’est pas si souvent...

    Après tout, on consacre bien le DG, le DAF ou le DRH de l’année. Il n’y a pas de raisons que l’on soit mis à l’écart. Déjà que nous le sommes, peu ou prou, au quotidien, dans nos entreprises : pour une fois que le management des systèmes d’information se retrouve sous les feux de la rampe ! Et que l’on peut orner l’une de nos étagères d’un objet (souvent immonde, c’est vrai…) représentatif de notre effort ou d'un diplôme coloré… Passons bien sûr sur les DSI qui reçoivent des distinctions prestigieuses, pour avoir mené à bien des projets difficiles alors que l’on sait pertinemment (c’est quelquefois de notoriété publique) que le reste du système d’information est dans un état de délabrement avancé. Mais « qu’importe le SI pourvu qu’on ait le Trophée ! » comme disait le grand penseur chinois Laô Tsour Singh. Et mon ami René Build, directeur d’exploitation de son état, surenchérirait : « Tant que ça risque de ne pas se voir, ça ne se voit pas… »

    Mais vous serez sûrement d’accord avec moi : il est tout aussi important de savoir pourquoi un projet a réussi que de savoir pourquoi un autre a lamentablement échoué, et pourquoi le DSI s’est vautré grave. Et si on organisait les « Trophées de la Loose » ? Après tout, il existe bien les « Gérard » du cinéma pour récompenser les navets et leur équivalent aux États-Unis (les Razzie Awards), et les « Gérard » de la télévision pour élire les animateurs les plus crétins et les programmes les plus débiles. Il
    ne manque plus que les « Gérard du management des systèmes d’information » ! Je me verrais d’ailleurs bien dans le rôle de Président du jury dans le cadre d’une telle initiative ! Non pas que j’aie des leçons à donner, bien au contraire. Mais parce que l’on doit quand même bien rigoler, même sur des dossiers à pleurer !


    Imaginez le tableau à l’annonce des résultats, d’une brochette de DSI avec un masque sur le visage pour que leurs amis ne les reconnaissent pas : « The winner is… M. X, DSI qui tient quand même à rester anonyme pour ne pas passer pour un crétin auprès de ses chers collègues, et qui reçoit le Trophée de la Loose de la gestion intégrée pour avoir mis en place un PGI qui n’a jamais fonctionné,
    allez savoir pourquoi. » Le Trophée de la Loose de la gouvernance « est remis à M. Y, qui, lui aussi, tient à conserver son anonymat salutaire, pour avoir désaligné le système d’information à tel point
    que le comité de direction ne se souvenait même plus qu’il y en avait un dans l’entreprise ».

    Ou encore : M. Z (encore un DSI discret), heureux bénéficiaire du Trophée de la Loose logistique « pour avoir mis un sacré bazar dans la chaîne d’approvisionnement de son entreprise en oubliant de développer 41,85 % des fonctionnalités qui auraient été pourtant bien utiles mais dont les spécifications sont restées dans un dossier oublié dans le métro ». On pourrait multiplier les catégories pour faire (dé)plaisir à un maximum de DSI.


    Les Trophées de la Loose ? Voilà qui sonne bien aux oreilles (et qui nous les feraient siffler…) et serait pertinent pour tous les DSI. Reste à trouver un organisateur et des sponsors. On imagine facilement qu’aucun des sponsors habituels des multiples trophées que l’on connaît ne se risquerait à mettre un sou pour voir son logo adossé à une série de fiascos. Surtout si certains sont responsables desdits fiascos !

  • Les statistiques auxquelles vous avez échappé

    - 9,2 % des DSI utilisent les rapports du cabinet Gare-à-tes-nerfs pour caler les armoires de leur bureau.

    - 84 % des assistantes de DSI présentent les symptômes d’une potentielle dépression nerveuse à force de répondre aux fournisseurs qui sollicitent des rendez-vous.

    - 12,8 % des DSI parlent encore en francs pour indiquer la taille de leur budget informatique pour montrer qu’ils ont assez de moyens.

  • La cote du DSI remonte la côte

    sehiaud-numara.PNGJ’ai reçu de la part d’un éditeur de logiciels via e-mailing une amusante publicité qui m’explique comment remonter « la cote du département informatique ». Bon déjà, nous voilà rabaissé à un simple « département informatique » alors que, quand même nous valons mieux… Le docte éditeur (Je le nomme pas, mais les collaborateurs de Numara Software ne m’en voudront pas) décrit très bien notre métier : « Ce n'est un secret pour personne, les requêtes adressées au département informatique ne cessent d'augmenter et le travail qu'il assure semble passer inaperçu.


    Vous devez gérer une très grande diversité de processus, d'outils et de solutions pour surveiller et gérer les biens et les services informatiques. Outre ce véritable chaos de fournisseurs et de processus à gérer, vous devez également respecter le budget et offrir le meilleur service client possible. Une réalité familière et un défi impossible ? Oubliez un moment le chaos et découvrez comment transformer l'impossible en possible avec Numara Cloud. Remontez la cote du département informatique en mettant en place une seule interface panoramique pour toutes les exigences en matière de gestion des services et des actifs. Votre budget sera plus équilibré et vos utilisateurs plus heureux
    . » Hé ben, quel programme ! Ca c’est du marketing vendeur ! Et quelle perspicacité les « requêtes » qui augmentent ?

    Bien vu, nos clients internes n’arrêtent jamais, même si on place, à l’entrée de la DSI un panneau indiquant que pour toutes les « requêtes », il faut parler dans l’hygiaphone…. « Notre travail « semble passer inaperçu » ? Je ne mettrai pas de nuance, il passe vraiment inaperçu ! Gérer un « chaos de fournisseurs » et de processus ? Ce n’est rien de la dire… Toutefois, cette publicité présente quelques allures mensongères : on ne peut jamais oublier le chaos (sauf si l’on fume des substances illicites et encore, gare au retour à la réalité) et il n’est pas possible de « rendre les utilisateurs plus heureux »… Même avec des substances illicites. Il s’en trouvera toujours (au moins) un pour nous casser les pieds…

     

  • Les statistiques auxquelles vous avez échappé

    - 12,7 % des DSI arbitrent exclusivement les projets en fonction de la position hiérarchique des demandeurs desdits projets.

    - 78,9 % des DSI ne conseilleraient pas à leurs enfants de devenir DSI. 100% de ceux-ci n’en avaient de toute façon aucune envie…

    - La dernière étude de marché sur les études de marchés concernant les études de marchés conclut que 58 % des études de marchés ne contiennent aucune information pertinente.

  • Retour vers le futur

    sehiaud-cristal.jpgHeureusement que nos chers fournisseurs phosphorent pour nous et imaginent notre futur. S’ils ne tenaient qu’à nous, nous nous en remettrions au destin. En clair, nous n’en aurions à faire de l’évolution de notre système d’information et vivrions au jour le jour… Comme disait le célèbre économiste John Maynard Keynes, Lord de son état : « A long terme, nous serons tous morts. » IBM a publié en décembre dernier « IBM Five in Five », la liste des « cinq innovations susceptibles de transformer nos façons de travailler, de vivre et de nous divertir dans les cinq prochaines années. » Bigre ! Comme le disait le non moins célèbre économiste chinois San Su Tzou : « Ça vaut quand même le coup d’y jeter un coup d’œil… »

    Voici la première de ces cinq innovations : « Nous pourrons alimenter nos maisons avec de l'énergie que nous produirons nous-mêmes via la marche, le jogging, le cyclisme, via la chaleur dégagée par nos ordinateurs et même grâce au mouvement de l’eau dans nos canalisations… » C’est une vraie innovation ! Imaginez l’énergie dépensée, que dis-je, gaspillée, par nos collègues qui marchent dans les couloirs de l’entreprise pour aller assister à des réunions qui ne servent à rien. Sans parler de la chaleur dégagée par leurs cerveaux dès lors qu’il faut concocter des Powerpoint à n’en plus finir, ou de la chaleur dégagée par les doigts s’agitant frénétiquement sur leur BlackBerry lorsqu’ils s’ennuient dans ces mêmes réunions où il ne se passe rien… Certains sont de vraies centrales électriques tellement ils mettent du cœur à l’ouvrage pour imaginer comment ils pourraient en faire moins pour gagner plus ! Imaginez aussi que la chaleur de nos ordinateurs et nos serveurs que nous avons acquis à chaque fois qu’il fallait mettre en production une nouvelle application soit transformée en énergie ! Ça en fait des kilowatts…

    Seconde innovation pronostiquée par IBM : « Nous n’aurons plus besoin de mots de passe : nos caractéristiques biologiques nous serviront bientôt de clés grâce à la reconnaissance vocale, rétinienne et plus généralement, aux données biométriques. » Plus besoin de mots de passe ? Mais c’est déjà le cas ! Nos utilisateurs les notent tellement sur des bouts de papier à côté de leur écran que son supprimait les mots de passe, la sécurité de nos systèmes d’information n’en serait guère affectée. Quant à la biométrie, j’ai une préférence pour la reconnaissance vocale. On pourrait par exemple paramétrer l’accès à nos applications, pour chaque utilisateur, avec la reconnaissance vocales de phrases telles que : « C’est quoi le mot de passe collectif du service, déjà, chef ? » ou « C’est quoi ce bordel, je n’arrive pas à me connecter ! », ou bien : « Ce sont encore les bœufs de l’informatique qui ont changé les mots de passe sans nous le dire ? »

    D’après IBM, nous verrons arriver une troisième innovation : « La télépathie sortira du domaine de la science-fiction : nous pourrons contrôler nos terminaux par la pensée grâce aux progrès de la « bio-informatique ». La télépathie fait d’ores et déjà partie de notre quotidien. Je ne sais pas pourquoi, mais je sais à l’avance quand les ennuis vont pleuvoir sur la DSI et ce que l’on va me dire pour refuser les budgets ou m’imposer des projets… Si ce n’est pas de la télépathie avec la DG et le DAF !

    Autre innovation prévisible : « La fracture numérique ne sera plus : dans cinq ans, 80 % de la population mondiale actuelle possédera un terminal mobile. Le développement de cette technologie permettra d’atténuer les inégalités en termes d’accès à l’information. » Je vous le dit : c’est l’aboutissement des emmerdements pour les DSI. Si cette « innovation » se réalise, il vaut mieux changer de métier… Nous aurons des milliards d’utilisateurs qui exigeront de connecter à nos systèmes d’information leurs terminaux, dont la plupart seront dignes des poubelles à recyclage de déchets électroniques.

    Enfin, nous prédisent les experts d’IBM : « Les courriers indésirables deviendront des courriers prioritaires, avec des solutions analytiques permettant d’intégrer en temps réel l’ensemble des données disponibles sur une personne afin de lui proposer et de lui recommander les informations qui lui seront les plus utiles. Dans cinq ans, les publicités non sollicités seront si pertinentes que la notion même de spam pourrait disparaître. ». Là, c’est clair, nous ne travaillerons plus du tout, trop occupés à trier des e-mails et ces « publicités si pertinentes » ! Au moins, nous serons tranquilles…

  • Les statistiques auxquelles vous avez échappé

    - Dans 45 % des entreprises, la part du budget informatique dans le chiffre d’affaires a augmenté. Bonne nouvelle ? Non, c’est tout simplement que le chiffre d’affaires a diminué…

    - 65,9 % des DSI ont installé des logiciels mais ne savent toujours pas à quoi ils servent…

    - 89,7645 % des DSI parlent de leur travail au moins une fois par jour à leurs conjoints. 99,999999 % des ceux-ci aimeraient disposer d’une application SaaS de demande de divorce.

  • Tu t'es vu quand tu communiques ?

    sehiaud-comm.jpgPeut-être l'avez-vous remarqué, l'écosystème des fournisseurs de technologies de l’information n’est pas sans rappeler le monde animal. On y trouve en effet les principales espèces qui peuplent « la jungle des solutions innovantes », « la savane dans laquelle s'ébrouent les grands mammifères constructeurs-intégrateurs », le « marais de la maintenance pas-chère-du-tout-vous-verrez- c'est-pour-votre-bien », le « désert aride de la relation client », ou encore la « zone tropicale, très chaude, de la négociation des contrats. »

    Puisque, à l'image de ce monde animal, chaque espèce a ses propres caractéristiques, elles se déclinent dans les stratégies de vente et de communication de nos chers fournisseurs. Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous mais, en tant que DSI d'un grand groupe industriel, mes coordonnées figurent dans tous les fichiers qui circulent et que les fournisseurs utilisent pour nous bombarder d'informations et nous vendre leurs solutions. Avec, reconnaissons-le bien volontiers, le meilleur comme le pire.

    Du côté du pire, il y a ceux qui nous envoient quinze fois leurs invitations à leurs événements pour présenter la dernière fonctionnalités de leur solution leader sans comprendre au bout du deuxième envoi que cela ne nous intéresse pas ; il y a ceux qui harcèlent nos courageuses assistantes et insistent pour nous parler ; il y a également ceux qui nous inondent de leurs newsletters pour raconter les dernières tribulations de leur directeur commercial dont on n’a que faire, ou encore ceux qui nous incitent à consulter leur site Web où on ne trouve même pas les coordonnées d'un simple contact si on veut en savoir plus…

    Je me suis essayé à dresser une petite typologie de nos fournisseurs. Evidemment, cette liste n’est pas exhaustive. On trouve par exemple les commerciaux « boeufs » : ceux qui n'ont rien compris à vos besoins mais qui essaient quand même de vous fourguer leurs solutions. On ne sait jamais. Les commerciaux « Baudets du Poitou » sont très proches des « boeufs », mais à la différence de ces derniers, ils sont moins actifs et se contentent de hocher la tête quand vous leur parlez, en ruminant sur leurs bonus perdus si vous n'achetez rien.

    Les commerciaux « chimpanzés » sont prêts à faire toutes les grimaces possibles pour vous faire signer un contrat de maintenance. Les commerciaux « caméléons » peuvent vous vendre tout et son contraire, par exemple des licences logicielles et le même produit en mode cloud. Seule la couleur de l'emballage change. Les commerciaux « piranhas » en veulent à votre argent et sont prêts à tout pour vous faire signer un bon de commande. Ils adorent dévorer les DSI tout cru…

    Les commerciaux « chiens de prairie », souvent affamés, vous poursuivront jusqu'à ce que vous leur lâchiez un os à ronger. Même un petit contrat fera l'affaire. Les commerciaux « vautours », eux, ne sont pas pressés, ils vous tourneront autour pendant des semaines, mais dès que vous exprimerez la volonté d'investir, ils fondront sur vous pour vous arracher une partie de votre budget avec leurs griffes acérées.

    Les commerciaux « rhinocéros », souvent issus des grands éditeurs ou SSII, foncent dans le tas et ne craignent pas de laisser su sang dur les murs (toute ressemblance avec un éditeur existant serait évidemment totalement fortuite.). J'aurais pu également vous parler des commerciaux de type requins (on en connaît tous), crocodiles (aux dents longues), girafes (petite tête et grandes jambes), anaconda (étouffant, surtout sur la fin), calamar (très affectueux et collant), ou gorille (persuadé d'être leader).

    Fort heureusement, certains nous alimentent en cas clients (toujours utiles), en points de vue d'experts pour montrer qu'ils ont un minimum de réflexion et d'idées ou en livres blancs plutôt bien écrits pour la plupart, et dans lesquels on trouve suffisamment de contenus pour comprendre une problématique technologique ou de management.

    Si l'on consultait aujourd'hui Darwin sur l'évolution des espèces de fournisseurs IT, il nous expliquerait certainement qu'un changement est en marche : de méthodes primaires de vente vers une conception plus intelligente basée sur la qualité des contenus. On n'est pas arrivés mais on ne demande qu'à y croire ! •