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  • Speedy développeur

    Avant les vacances, j’ai voulu, comme probablement des millions de Français, consulter l’excellent site Web Géoportail, proposé par l’IGN (Institut géographique national). Histoire de voir si la maison louée pour les vacances est si bien placée, à quelques dizaines de mètres de la plage…

    Hélas, comme probablement des millions de Français, je me suis heurté à un message d’erreur. Site inaccessible. Que s’est-il donc passé ? On nous explique dans la presse que le service n’a pu être délivré pour trois raisons. D’abord parce que des moyens minimalistes ont été affectés à ce projet. En gros, une vingtaine de personnes et un budget de 6 à 7 millions d’euros. Avec des prévision tout aussi minimalistes : 500 000 visiteurs maxi…

    Deuxième raison : un lancement précipité. Paraît-il que dès qu’un président (de la République en l’occurrence) s’intéresse à un projet pour l’inaugurer en grandes pompes, il faut que ledit projet soit opérationnel. Au moins en apparence… Comme si cela ne suffisait pas, des complications organisationnello-politico-bureaucratiques sont apparues. En effet, c’était un projet interministériel, mais encore fallait-il que tout le monde s’entende sur ce qu’il convenait de faire et dans quels délais…

    On imagine la tête de notre collègue DSI qui a probablement perçu les dérives et les risques et qui a alerté sa direction générale : “Veux pas l’savoir, faut qu’ça marche quand Chirac cliquera sur son mulot”, a-t-elle dû rétorquer. Toute ressemblance avec un projet d’entreprise dont le budget aura été retoqué par la direction financière mais qui tient tellement à cœur du PDG qu’il aura fallu bricoler en urgence pour qu’il fonctionne au moins quelques heures avant de planter est bien évidemment fortuite…

  • De bon conseil

    Des DSI qui deviennent consultants, cela commence à faire très tendance. On a vu une première phase, il n’y a pas si longtemps, où des DSI sont passés du côté des fournisseurs, en l’occurrence des SSII. La nouvelle mode, à croire que les sociétés de services, ça fait plutôt bas de gamme, c’est d’intégrer les cabinets de conseil.

    En quelques semaines, deux de mes éminents confrères, et pas des moindres (Jean-Pierre Corniou, qu’on ne présente plus et Thierry Bonne qui a créé et dirigé les systèmes d’information de notre Marine Nationale, sont tombés dans le chaudron du conseil, le premier chez EDS, le second chez Bearingpoint.

    Pourquoi pas ?
    J’avoue que moi aussi, je pourrais me laisser tenter. D’abord pour la carte de visite en quadri : entre « senior associate », « vice-président en charge de quelque chose », bref « big boss » et le titre de « directeur des systèmes d’information », devinez lequel est le plus valorisant ? Je ne parle pas de la drague, car ni l’un ni l’autre n’incite le beau sexe à la gaudriole (Ah ! passer une soirée avec un consultant, fut-il senior quelque chose ou un DSI, c’est quasiment pareil : au bout de dix minutes l’un comme l’autre ne peuvent s’empêcher de parler de leur dur métier, bonjour l’ambiance !….).

    Mais dans un CV, ça en jette ! Et pas qu’un peu. Car, hélas, le premier réflexe d’un interlocuteur face à quelqu’un qui explique que son métier est DSI est de marquer un temps d’hésitation avant de compatir : « ben, dites-donc, vous devez en avoir des emmerdes dans votre job ». Bien vu… Alors que face à un consultant, le premier réflexe sera d’admirer la bête : quelqu’un qui conseille des directions générales, des directions métiers et autres managers à haut potentiel ne peut qu’être un surdoué. Sinon, il ne serait pas consultant. Bien sûr, nous autres DSI, connaissons la vérité : combien de consultants avons-nous recrutés pour nous conseiller, comme il se doit, avant de nous apercevoir qu’ils en savaient beaucoup moins que nous et qu’il fallait tout leur expliquer ! Et pour les téméraires, les sortir des réunions où officiellement ils « se familiarise avec les process métiers de l’entreprise » alors qu’en réalité ils pompent des idées avant de se les ré attribuer en slides trois dimensions !

    Le second avantage à passer dans le monde du conseil, c’est bien sûr la rémunération. C’est un moyen, pour nous, de faire un saut quantitatif que nos patrons ne veulent pas nous accorder. J’y vois un troisième avantage : si l’on passe du côté des conseilleurs, il est bien difficile de venir contester nos conseils, précieux par définition, au prix où ils ont été payés par les entreprises. Ca c’est une sacrée revanche quand on songe aux heures qu’il nous faut consacrer à convaincre un directeur financier ou un DRH qu’on ne gouverne pas un système d’information à coups de lignes en moins sur un tableur.

    Bon, allez, je vous laisse, j’ai mon CV à actualiser…

  • Attachement hiérarchique

    On apprend, au détour d’une étude de Forrester, que les DSI français se distinguent en matière de dépendance hiérarchique. 30% d’entre nous rapportent directement au PDG de l’entreprise, alors que cette proportion atteint les 40-50% dans les autres grands pays européens, ainsi qu’aux Etats-Unis (40%). Les allemands étant les recordmen en la matière (53% des DSI dépendent du big boss).

    Chez nous, ce sont plutôt les directeurs financiers (32%) qui ont la haute main sur les systèmes d’information. Cela semble être une question récurrente de toutes les enquêtes sur les DSI. A croire que notre personnalité serait complètement différente selon notre rattachement hiérarchique ! N’est-ce pas pousser un peu trop loin que de supposer que nous serions des sortes de Docteur Jekyll et Mister Hyde des systèmes d’information ? Et que dire des DSI qui changent de rattachement : le soir vous êtes créatif, force de proposition et plutôt fier d’être DSI, le lendemain matin, vous n’auriez plus aucune idée, vous effectueriez un revirement stratégique rien que pour la beauté du geste ?

    Je le reconnais, cela peut arriver, si vous passez d’un PDG intelligent et visionnaire à un DAF obtus et grippe-sous, ou l’inverse. Je reconnais également que parmi mes confrères, il y en a beaucoup qui plaident pour un rattachement au plus haut niveau, rien que pour pouvoir s’en vanter dans les dîners en ville. Mais, en réalité, qu’importe le rattachement pourvu qu’on ait les moyens de notre politique. Comme on dit souvent : vaux mieux être accompagné par un DAF ou un directeur des achats qui ont la fibre systèmes d’information que par un PDG indifférent. Moi j’ai la chance de l’être par un PDG qui n’est pas complètement indifférent aux technologies de l’information. Parce que je lui montre comment s’en servir pour créer (au moins un peu) de valeur : c’est ma meilleure carte de visite.