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  • Et si je changeais de boîte ?

    Un coup d’œil sur la baromètre de l’APEC m’apprend qu’en douze mois, il y a eu environ 800 postes de directeurs informatiques proposés, ce qui représente une croissance de 11%. Ce n’est certes pas beaucoup si l’on compare avec la demande de spécialistes du textile ou du bois (+109%) ou de la mécanique (+89%).

    Mais c’est réconfortant lorsque l’on regarde la demande de directeurs financiers, qui, elle, s’est écroulée de 51%. En consultant la presse professionnelle, j’ai trouvé un poste qui m’irait comme un gant et me permettrait de souffler un peu : « chef du service informatique et réseaux » dans un centre hospitalier. Moi qui exerce dans l’industrie, cela me changerait.

    Un CHU avec 5700 utilisateurs, 2000 postes de travail, rien que de la « taille humaine » ! Mais le texte de l’annonce ma refroidi. « Vous managez une équipe pluridisciplinaire d’une cinquantaine de personnes» : bonjour les différences culturelles ! Cela risque de discuter ferme dans les comités de pilotage… « … Engagée dans des grands projets structurants » : Là, c’est clair, je serai sur un siège éjectable en cas de dérapage, surtout si « l’équipe pluridisciplinaire » ne se prive pas de savonner la planche au tout nouveau « chef du service informatique et réseaux ». « De formation supérieure informatique » (j’ai ce qu’il faut…), « vous définissez les prestations dans le cadre des marchés publics ». Aïe, les appels d’offres publics ! Pas question de s’arranger, comme d’habitude, avec les fournisseurs. La paperasse en plus ! « Esprit de rigueur et de méthode, sens des responsabilités, de l’écoute et du travail en équipe sont nécessaires » : c’est clair, il va falloir travailler plus de douze heures par jour et supporter toutes les doléances d’informaticiens dont l’égo, les états d’âme, quand ce n’est pas l’incompétence de certains, s’expriment en permanence (c’est cela, le « sens de l’écoute »). Et il va falloir en plus supporter les manœuvres politiciennes : ce que l’annonce traduit par : « vous avez conscience des enjeux du service public ». Ah ! J’oubliais : la rémunération s’élève à 46 810 euros. Je n’irais à l’hôpital que lorsque je serai vraiment malade…

  • Bulle 2.0, deuxième

    On la refait... L’expression consacrée dans le milieu du cinéma a déteint sur celui des technologies de l’information. Car on nous refait un remake de «J’te crève la bulle» !

    On le voit par exemple avec le titre d’un article du quotidien Les Echos (du 31 octobre 2006) : « La survalorisation des start-up du Web 2.0 commence à inquiéter ». Ce qui nous semble évident à nous DSI, l’est moins pour les autres.
    On nous a fait le coup, au début des années 2000, souvenez-vous, lorsque nos chers directeurs marketing nous ont expliqué qu’avec des web agency, ils pouvaient se passer de nos services, de nos conseils et, surtout de nos méthodologies de gestion de projets. On a vu ce que ça a donné…

    Ou que nos directions générales nous ont affirmé qu’il n’y avait pas d’issue en dehors du e-business. On a vu ce que ça a donné…
    Ou lorsque que nos informaticiens qui, croyaient-ils, étaient bourrés de talent, se sont lancés dans l’aventure des jeunes pousses. On a vu qu’elles n’ont pas passé l’hiver 2002…

    Bien sûr, on nous explique qu’aujourd’hui, ce n’est pas pareil, qu’avec Web 2.0, c’est la vraie révolution, qu’il faut jeter nos vieilles applications pour que tout le monde travaille sur le web, que les pratiques d’hier sont révolues et qu’une multitude de petites sociétés sont là pour nous changer la vie. Peut-être. Peut-être pas. Attendons donc que Bulle 2.0 soit passé.

  • Salut les artistes

    À la recherche d’un appartement depuis quelques semaines, je suis frappé par le parallèle que l’on peut faire avec les systèmes d’information. Un projet systèmes d’information n’est-il pas proche d’un chantier de construction d’un immeuble ? Ça coûte cher, c’est long, le client final, qui ne manque jamais de modifier les plans en cours de route, se fait souvent avoir, et les délais ne sont jamais respectés. Sans parler des finitions qui laissent à désirer et des commerciaux qui vantent les belles fonctionnalités de leurs produits.

    Ça ne vous rappelle rien ? Il y a toutefois une différence majeure. Nous avons tous vu ces illustrations, sur les brochures marketing des promoteurs, qui montrent à quoi va ressembler le chantier une fois qu’il sera terminé : des mères de famille promenant leur progéniture, quelques véhicules bien garés, un ciel bleu, des trottoirs propres, de la verdure à foison… Si vous observez bien ce qui est écrit en tout petits caractères dans le coin de l’image, vous comprendrez ce qui nous différencie, nous les DSI, des promoteurs immobiliers : “Libre interprétation de l’artiste”.

    En clair, ce que l’on présente n’est pas la réalité. Sage précaution, on ne sait jamais. Surtout que, souvent, on découvre un environnement très différent. Eux ont le droit de mentir : leurs images sont des libres interprétations d’artiste qu’il ne faut pas contrarier. Tant pis pour ceux qui croient qu’ils retrouveront la copie conforme une fois le chantier terminé.

    Hélas, nous ne pouvons procéder de même. Imagine-t-on apposer sur nos documents la mention “Libre interprétation de vos besoins par un informaticien artiste” ? Agrémenter nos études techniques de la même mention ? Considérer nos évaluations budgétaires comme du travail d’artiste ? Difficile, à moins de se reconvertir en intermittent du spectacle.