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OLIVIER SEHIAUD - Ma vie de DSI... - Page 14

  • Avec nous le déluge

    sehiaud-aspro.jpgIl paraît que l’Australie n’a jamais connu d’inondations aussi terribles que celles qui ont touché le pays il y a quelques semaines. Ca, c’est dans les journaux… Il paraît que les DSI sont inondés de newsletters… Ca ce n’est pas dans les journaux. Et pourtant, il semble que les digues informationnelles ont cédé ! J’ai compté : au cours de la semaine dernière, j’ai reçu dans ma boite de messagerie pas moins de 47 newsletters, la moitié provenant de groupes de presse, l’autre moitié de la part d’éditeurs de logiciels et de cabinets de conseil. Et encore, je ne compte pas les invitations tous azimuts à des événements dont l’intérêt me laisse encore dubitatif. Et sur ces 47 newsletters, j’ai trouvé seulement trois articles intéressants, les autres sujets étant reproduits à plusieurs exemplaires selon les newsletters, avec des titres quelquefois différents mais pas toujours, cela dépend du courage de celui qui écrit pour se rendre original. Mais pour parcourir les titres de ces 47 newsletters (qui rivalisent dans la quantité, c’est à celui qui bourrera la page avec le plus de titres et de liens possibles), à raison de quatre à cinq minutes chacune, il me faut plus de trois heures… Voire plus lorsque l’on nous refourgue les mêmes sujets habilement « repackagés » dans une newsletter « thématique » (le cloud et le green sont à la mode cette année…).

    Quasiment une demi-journée ! Imaginez le temps que l’on pourrait passer, à la place, en réunion inutile, à se reposer, assoupi dans les fauteuils confortables de la salle du comité de direction, au lieu de faire chauffer notre cerveau pour repérer la bonne info, quand elle existe, au milieu de ce fatras de liens colorés ! Et on ne peut même pas repérer, avant d’ouvrir le mail, quelques mots-clés qui nous aideraient à y voir plus clair. Avez-vous remarqué que 100 % des newsletters commencent par la même phrase : « Si vous ne voyez pas ce message, cliquez ici ». Les pros du marketing ont vraiment le sens de la formule : de toute façon, si on ne voit rien, on ne risque pas de cliquer dessus ! (...)

    (Lire la suite dans le n° 61 de la revue Best Practices Systèmes d'Information)

  • Les métiers improbables...

    sehiaud-couturier.jpgCouturier d'habillage graphique. On ne compte plus les interfaces d'applications ou de sites Web dépourvues d'âme, avec des couleurs d'écrans mal assorties, des menus identiques et des accessoires tout aussi coûteux qu'inutiles... Le prêt-à-développer aboutit à des résultats sans saveur ni originalité, de sorte que tous les logiciels et tous les sites Web se ressemblent. Vive la haute couture et le sur-mesure ! Le métier de couturier d'habillage graphique est indispensable pour que les utilisateurs aient le sentiment que l'on a travaillé que pour eux, même si ce n'est pas vrai. Inutile quand même de faire défiler les équipes de la DSI devant les utilisateurs, le coût du relookage de vos collaborateurs en mannequins serait supérieur au bénéfice lié à la meilleure satisfaction de vos utilisateurs.

     

  • Qui a tué mon projet ?

    sehiaud-mort.jpgPour une fois, j’ai eu une idée géniale. C’est du moins ce que m’ont affirmé de concert notre DRH et notre directeur marketing… C’est dire si c’est génial ! Il se trouve que mes enfants ont ressorti de la cave le fameux jeu Cluedo. Vous savez, celui qui consiste à trouver un assassin, son arme du crime et dans quelle pièce il a tué ! J’ai eu l’idée d’appliquer ce principe ludique à la gestion des projets informatiques. Après tout, le processus est le même : plusieurs personnes se réunissent dans un manoir (une salle de réunion) pour ce qui s’annonce être une réunion conviviale (les projets informatiques, c’est toujours convivial… au début !). Avec des individus à la personnalité plus ou moins atypique, qui vont s’entretuer. On reconnaîtra facilement, dans nos entreprises, le célèbre Colonel Moutarde-DAF, Madame Pervenche-DRH, Mademoiselle Rose, de la direction de la communication,  l’inévitable professeur Violet de la R&D ou encore le Docteur Olive chargé par la direction générale d’administrer les bonnes potions aux managers malades que nous sommes… Et, évidemment, tous ces invités « se haïssent… cordialement » précise la notice du jeu. On se croirait au bureau !

    J’ai donc fabriqué un plateau représentant non pas le manoir du jeu original, mais les plans des principaux bureaux : le mien, celui du DAF, du DG, la salle de réunion où se déroulent les comités de direction et d’administration, les locaux de nos prestataires, ceux des principales directions métiers pour lesquelles nous travaillons.  Pour les personnages je me suis abstenu de les faire ressemblants, on ne sait jamais, avec quelques susceptibilités mal placées. Quant aux armes du crime, elles sont diverses : le ciseau budgétaire, le marteau à avenant, l’effet tunnel à ressort, le gestionnaire de changement rouillé, le cahier des charges soporifique, le développeur schizophrène, le slide en béton du consultant aux dents acérées, le porte-voix du responsable métier vociférateur et contondant… J’ai également prévu des cartes joker : Copil et Copro qui donne des indices sur qui a dit quoi lors des comités de pilotage et des comités projets. C’est souvent révélateur de relire les comptes-rendus pour identifier ceux qui ont des envies de meurtre sur un projet qui ne leur plait pas ou qu’ils n’ont pas envie de mener à bien…

    La victime, en l’occurrence, un projet informatique de refonte de notre chaîne de facturation, n’a eu aucune chance : c’est le crime apparemment parfait et tout le monde a un alibi ! La DSI n’est pas responsable puisqu’elle avait un cahier des charges incomplet ; la direction métier avait pourtant bien exprimé ses besoins, donc elle n’est pas non plus responsable ;  le DAF avait approuvé le budget, donc il n’y est pour rien ; les prestataires attendaient qu’on leur dise par quoi commencer et ne se mêlent pas de politique interne chez leurs clients ; les utilisateurs n’assistaient pas aux réunions de pilotage donc ils ne peuvent être responsables… Mais cela n’empêche pas tout ce petit monde de se soupçonner les uns les autres ! Nous avons joué avec les équipes de la DSI, officiellement pour « innover dans notre processus d’apprentissage des dysfonctionnements organisationnels et humains », c’est ce que j’ai indiqué à notre DRH pour justifier des heures de formation. Et pour notre première séance de jeu,  nous avons rapidement trouvé la clé de l’énigme : c’était le DG, armé d’un ciseau budgétaire dans la salle du conseil d’administration qui avait tué notre projet. Damned, c’était donc ça !

  • Semicons à part entière

    sehiaud-semicon.JPGLes multiples newsletters que l’on reçoit dans nos boites à lettres électroniques ne nous apprennent souvent rien qu’une autre newsletter ne nous a déjà appris, qui elle-même est un clone d’une autre newsletter. Mais, quelquefois, on en apprend de belles. Ainsi la newsletter de l’excellent site Magit, dans son édition du 22 mars, nous révèle qu’il est probable que nous soyons confrontés à des « problèmes d’approvisionnements dans les semicons » (voir photo).

    C’est un vrai scoop car pour l’instant l’approvisionnement de l’entreprise et de ma DSI en semicons n’était pas un problème. Hélas, on a même été confronté à une surproduction… Tant mieux si nous en avons moins car c’est difficile à gérer, les semicons : n’oublions pas en effet que les semicons ne sont cons qu’à moitié, l’autre moitié étant alimentée par des éclairs de lucidité plus ou moins furtifs. Le problème reste que l'on ne sait pas quelle moitié est la bonne. J’attends donc avec impatience la prochaine newsletter du Magit pour nous annoncer la prochaine pénurie de "cons en entier". Ca nous rendrait bien service et nous serions débarassés définitivement de quelques boulets…

  • Les métiers improbables...

    leader.jpgLeader de pignon. Le DSI a une mission essentielle : convaincre les utilisateurs et les directions métiers des bienfaits de son action. Pas facile… D’où l’intérêt de recruter un leader de pignon, qui se place au croisement de deux couloirs, ou, s’il fait beau, contre le mur de la cantine, pour prêcher la bonne parole. L’effet positif est renforcé si le leader de pignon arrange les utilisateurs perchés sur un petit tabouret.

     

  • Les métiers improbables...

    epura.jpgÉpurateur de fausses données. D’un naturel sceptique, l’épurateur de fausses données doit intervenir au moins une fois par an. L’objectif est de ramoner les conduits de flux de données, ou d’aspirer les informations obsolètes qui prolifèrent dans les applications. Avec le temps, elles s’accumulent et produisent des mauvaises odeurs applicatives ; un jour ou l’autre, les utilisateurs sentent qu’il se passe quelque chose d’anormal. Cela n’empêche pas l’entretien régulier, avec quelques doses d’Eparcyl (Engin Pour Améliorer la Résistance des Cycles Logiciels).

  • Les métiers improbables...

    cata.jpgBalanceur de scorecard. Ce poste est plutôt destiné aux amateurs de jeux de cartes. Lorsque, dans un projet, il y a une incertitude sur le retour sur investissement, ou sur les indicateurs qu’il convient de retenir pour mesure la performance, le balanceur de scorecard a toujours la solution : c’est lui qui met sur la table le meilleur indicateur, le plus pertinent, qui correspond à la réalité du projet. Plus besoin de se creuser la tête, le balanceur de scorecard a réponse atout. Grâce à lui, le DSI peut dire « banco » sur un projet, sans inquiétude.

     

  • Les métiers improbables...

    vomi.jpgNettoyeur de service rendu. Souvent, la DSI qui n’intègre pas les besoins des utilisateurs du système d’information développe des applications qui ne correspondent pas aux spécifications. Ca arrive tous les jours. Mais les utilisateurs, face à des applications indigestes, ont tendance à les rejeter, y compris physiquement. La nausée débute souvent lorsque les utilisateurs ne parviennent pas à accomplir des taches simples. Ils ont un « haut-le-cœur-de-métier », ne sentent pas bien et finissent par vomir les équipes de la DSI et « leurs applications qui restent sur l’estomac ». Le nettoyeur de service rendu est chargé de faire place nette lorsque les utilisateurs sont victimes du syndrome du VOMI (Vraiment On M’agace à l’Informatique).