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OLIVIER SEHIAUD - Ma vie de DSI... - Page 11

  • Les statistiques auxquelles vous avez échappé

    Dans 12 % des entreprises, le poids de la maintenance dans le budget informatique a dépassé les 100 %. Résultat, 100 % des DSI concernés ont pu enfin prendre leurs RTT, n’ayant plus de projet à développer.

  • Les statistiques auxquelles vous avez échappé

    42 % des DSI font partie du comité de direction, mais 98,7 % d’entre eux s’y ennuient ferme.

  • Va te faire benchmarker chez les Grecs !

    sehiaud-acropole.jpgFinalement, l’idée des Grecs de vendre leur patrimoine pour payer leurs dettes n’est pas si idiote. Il m’est souvent venu cette idée en tête. Quand on considère, en effet, le niveau de la dette technique que l’on a accumulée au fil des années, à force d’empiler les applications, de négliger le nettoyage du code développé par nos équipes qui avaient plus en tête le calcul de leur RTT que l’objectif de pérennité du système d’information et d’opter pour la solution de facilité qui consiste à payer des factures de tierce maintenance applicative, on se trouve dans une impasse. Sûr que si une agence de notation des systèmes d’information voyait le jour et scrutait l’état de notre système d’information, nous ne serions pas triple A.

    À la rigueur (nous aussi on en a), nous atteindrions le niveau « Triple Andouille » pour avoir laissé filer les choses. Ou « Triple Buse » pour avoir cédé aux sirènes des fournisseurs qui nous ont incités à investir toujours plus au lieu de nettoyer l’existant. Mais tout n’est pas de notre faute. Comme les Grecs, nous avons été confrontés à la fraude fiscale (des utilisateurs qui consomment nos services sans les payer à leur juste prix), à la corruption (avec des directions métiers qui ont su nous convaincre que leurs projets devaient passer avant ceux des autres) et à une certaine douceur de vivre due au climat particulièrement clément de la DSI (avec des collaborateurs qui travaillent quand ils ont le temps).

    Tout comme les Grecs, pour éviter d’en arriver à une telle extrémité, on peut adopter trois stratégies. La première consiste à s’endetter encore plus, en rejetant sur les générations futures de DSI les problèmes qui ont eux-mêmes été créés par les DSI qui nous ont précédés (si on les retrouve, ceux-là, je veux bien leur dire deux mots…). La deuxième : inciter ceux qui « notent » le système d’information, en clair les utilisateurs, les directions métiers et la direction générale, à ne pas trop dégrader notre image. Là, ce n’est pas gagné. Nos dernières enquêtes de satisfaction auprès de nos utilisateurs montrent une certaine dégradation : comme diraient les météorologues, on s’oriente vers une élévation des pressions qui devrait aboutir à une sécheresse du dialogue suivie, lorsque l’anticyclone montrera des signes de faiblesse, de pluies de récriminations qui ne suffiront pas à reconstituer la nappe phréatique de notre capital confiance. Troisième stratégie : convaincre plus de touristes de venir passer
    leurs vacances dans le système d’information.

    Mais là, on a déjà fait le plein : tout le monde à un poste de travail, voire deux, voire même trois avec les smartphones, voire quatre, avec les zozos du comité de surveillance qui ont réclamé des iPad pour montrer à leurs amis du CAC 40 que, eux aussi, ils sont intégrés dans l’entreprise numérique.

    On s’en doute, aucune de ces stratégies ne peut fonctionner. La seule issue est donc de vendre notre patrimoine. Encore faut-il qu’il vaille quelque chose ! Hélas, à la différence des Grecs, il nous est difficile de jouer la carte archéologique. On se voit difficilement faire la promotion de notre système d’information en expliquant que le Parthénon de notre application de relation client était déjà utilisé il y a trois siècles (du temps du Web -4.0), que c’est en creusant pour consolider les fondations d’une nouvelle application que l’on a découvert les vestiges d’un ancien système expert dont l’intelligence artificielle n’a rien à envier aux dernières trouvailles des génies du Web 2.0, que les ruines de notre application logistique, si bien conservée après toutes ces années, sont en fait une oeuvre d’art à laquelle il convient de ne pas toucher, ou encore que dans les « théâtres antiques » du système d’information se jouent des réunions de pilotage de projets qui n’ont rien à envier aux tragédies grecques…

    En attendant de vendre notre patrimoine à un infogérant amateur de vieilles pierres et pas trop regardant sur l’état de conservation de ce qu’il achète, on peut être sûr d’une chose : le DSI-Colosse
    de Rhodes, réfugié sur son Mont Olympe (là où habitaient les dieux), n’a pas fini de courir le marathon.

  • Témoignages clients

    neurones.jpgJ’ai reçu une brochure commerciale dont les concepteurs ont eu l’excellente idée d’intégrer des témoignages clients. Voici le premier : «Super, bonne maîtrise du planning, attention forte portée à l’adaptation des stagiaires et de leur «particularité/spécificité». Positionnement juste, bon équilibre entre postures diverses.» Voici le second témoignage : « Super accueil, tout en douceur et souplesse, avec amour et bienveillance, attention sur tous les détails

    Je vous arrête tout de suite ! Vous allez penser qu’il s’agit d’une brochure me vantant les mérites d’un club de rencontres très (très, très…) proche de ses clients. Vous n’y êtes pas. Soyons sérieux : il s’agit de nous vanter les mérites d’un séminaire sur la gouvernance organisé par l’Integral Governance Institute. Même si, précise l’organisateur, « Les horaires seront très larges, en fonction des besoins », ça donne quand même envie d’y aller… Parce qu’on ne rigole pas avec la gouvernance ! Il s’agit rien moins que de libérer les organisations « de la domination des êtres humains et évoluer vers sa Raison d’Être pour apporter au monde son talent unique. » Exactement ce qu’il me faut avant d’aller négocier les budgets de la DSI avec le DAF…

  • DSI, Sex and Sun

    sehiaud-sea.jpgLes lecteurs  avertis vont me rétorquer que le titre choisi pour cette chronique a déjà été utilisé dans l’ouvrage DSI.con. Mais c’est tellement d’actualité… En effet, les vacances approchent et le soleil avec. Rien à voir avec la sécheresse de nos budgets, l’ensoleillement des dividendes versés à nos actionnaires ou la chaude atmosphère qui assèche notre énergie et nous fait suer. Convenez-en : cette année encore, nous aurons bien mérité nos vacances.

    Le premier semestre a été particulièrement épuisant : entre ceux qui annoncent la reprise et nous bombardent de projets et ceux qui affirment que la crise est toujours là et qu’il faut encore réduire nos budgets, entre ceux qui veulent nous « cloudiser » sur l’autel de la modernité et ceux qui nous cassent les pieds pour que nous réinternalisions tout notre système d’information pour ne pas le laisser entre les mains de méchants américains qui en veulent à nos données personnelles ; entre ceux qui veulent profiter d’une embellie sur le marché de l’emploi des compétences IT pour aller voir ailleurs si les projets sont plus verts et ceux qui, se sachant incasables, s’accrochent à leur poste comme le commercial d’un éditeur de logiciels à ses commissions trimestrielles…

    Bref, les dossiers épineux ne manquent pas. J’ai appris que le soleil a des effets positifs sur l’humeur. Il paraît que la lumière du soleil, lorsqu’elle atteint le fond de l’œil, déclenche un message nerveux transmis au cerveau, ce qui augmente le flux de sératonine, substance tout à fait bénéfique pour être de bonne humeur. C’est le même principe que les antidépresseurs (dont j’ai trouvé une boite qui trainait dans la salle d’exploitation, je ne sais toujours pas à qui elle appartient, ils sont tous plus ou moins déprimés dans ce service…).

    Donc, du soleil, il nous en faut, malgré nos bureaux sans fenêtres et climatisés. Et manque de chance, notre direction générale, elle aussi, s’accroche. Une étude publiée par le cabinet de conseil Booz & Company nous révèle qu’en 2010, le taux de renouvellement des dirigeants des 2 500 plus grandes entreprises cotées au monde a enregistré sa plus forte baisse annuelle (19 %) depuis une décennie, tombant à 11,6 %. Il ne manquait plus que ça ! Chez nous, c’est même 0 % tant les membres du comité de direction s’arriment à leur fauteuil en attendant des jours meilleurs. (...)

    (Lire la suite dans le n° 70 de la revue Best Practices Systèmes d'Information)

  • Les métiers improbables de la DSI

    sehiaud-verbalisateur.jpgVerbalisateur d'écarts de conduite de projet. Le code de la route de la conduite de projet, tous les DSI en rêvent. Interdiction de développer trop vite (pas plus de 130 lignes de code à l'heure sur les autoroutes de l'information), défense de doubler les délais et les coûts sans que les clignotants ne soient au rouge, interdiction de tourner à gauche si le maître d'ouvrage veut tourner à droite... Toutes ces règles ne servent à rien s'ils n'y a pas de sanctions. Le verbalisateur d'écarts de conduite de projet est là pour remettre tout le monde sur les rails qui, comme on le sait, sont plus sécurisés que les routes, fussent-elles pavées de bonnes intentions. Il a par exemple le pouvoir d'enlever des points de fonction, ce qui oblige le développeur à refaire le travail. Dans la DSI, ce métier est évidemment mal considéré. On a même vu les slogans hostiles « Mort aux VECP » écrits dans les toilettes de certaines DSI.

  • Accenture, carte de presse numéro triple zéro

    sehiaud-expansion.jpgEn parcourant nonchalamment le Journal du Dimanche (le numéro du 18 septembre) qui traînait dans le bureau de notre directrice de la communication, un petit article attire mon attention : « Rachat de l’Expansion : Perdriel candidat ». Jusque là, pas de problème : un groupe de presse est candidat au rachat d’un autre groupe de presse… En lisant jusqu’au bout, on s’aperçoit que, dans la liste de une « demi-douzaine de candidats » figure Accenture.

    Ben oui, nos amis d’Accenture, ceux qui peuplent nos DSI… Que viennent-ils faire dans cette galère (il paraît que la presse, c’est une galère…) ? Nos amis consultants squattent déjà depuis plusieurs années quelques pages du magazine l’Expansion, en sponsorisant la rubrique « Les Cahiers du Management », ayant pris la place, si je me souviens bien, de Logica. Accenture en groupe de presse ? Je crains pour l’équilibre psychologique des 32 salariés de l’Expansion qui devront, n’en doutant pas, « être reformatés », notamment pour éviter de donner trop d’importance aux concurrents d’Accenture… Et probablement changer de métier dans un avenir plus ou moins proche. Après tout, les journalistes ne pourraient-ils pas être avantageusement remplacés par des consultants ? On est jamais si bien servi par soi-même… Moi qui suis abonné à l’Expansion depuis la fin des années 1970, dès l’annonce de l’arrivée de consultants à la tête de ce magazine, je résilierai mon abonnement. Pour ingurgiter a bonne parole des consultants, il y a des lieux pour ça...

     

  • Les métiers improbables de la DSI

    sehiaud-migration.jpgBagueur de migration. Chaque année, au printemps, on assiste à la migration des applications, qui volent sous d'autres cieux : elles s'échappent du continent Legacy pour se diriger vers le continent Open Source, ou vers l'hémisphère SaaS, que l'on dit plus accueillants. Encore faut-il conserver la trace de ces applications volatiles. La bagueur de migration, équipé du logiciel PLUME (Programme Limitant Ultérieurement les Mésaventures), a la lourde tâche d'apposer sur chacune d'elles un petit collier numérique qui permettra, une fois la migration effectuée, de retrouver l'origine des espèces.