Innovation numérique : pourquoi tout le monde s'en fout !
Shoe code
La lecture de l'une des études publiée par Best Research (« La boîte à outils du commercial IT » www.besresearch.fr), qui explique aux vendeurs de nos chers éditeurs de logiciels et prestataires de services comment vendre mieux et plus à leurs clients est passionnante (elle explique comment nous allons nous faire tondre en douceur par des petits malins…), mais il manque quand même un chapitre sur l’habillement, l’indispensable dress code que tout bon commercial doit maîtriser pour avoir une chance de nous vendre quelque chose. Je vous l’accorde, on reconnaît un commercial à deux kilomètres, vous l’avez certainement remarqué. Il suffit de flâner en fin de trimestre fiscal dans n’importe quel salon high-tech (pensez à enlever votre badge sous peine d’agression commerciale…).
L’autre jour, en écoutant d’une oreille vraiment très distraite un jeune commercial venu me vanter les délices de sa solution logicielle « leader sur son marché et capable de répondre à tous mes besoins d’alignement-compliance-rationalisation-baisse des coûts-sécurité… », j’ai jeté un coup d’œil sur ses chaussures. Je ne savais pas qu’un humain, même commercial, pouvait avoir des pieds aussi longs ! C’était au moins du vingt-cinq centimètres. On m’a expliqué que c’était une caractéristique des vendeurs que d’avoir des chaussures presque deux fois plus grandes que la taille de leur pied.
- Mais c’est la mode ! Tu n’es pas au courant ? m’a répliqué notre directeur marketing, qui claque au moins la moitié de son salaire royal dans des costumes dernier cri et… des chaussures taille 50 alors qu’il ne chausse que du 42.
- Heu… non, avouai-je en pensant aux chaussures bateau en tissu ou mocassins banals dont sont équipés pratiquement tous les collaborateurs de la DSI. Mais que font-ils pour combler le vide au bout de leurs pieds ?
- C’est simple, ils font comme dans leur vie professionnelle : ils comblent le vide avec des artifices, en l’occurrence du coton bien tassé…
Depuis, à chaque fois que je rencontre un commercial ou un consultant, je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil sur ses chaussures. Comment identifier un commercial avant qu’il n’ait ouvert la bouche pour vous saouler avec son argumentaire à deux balles ? Un commercial grand compte venu vous vendre un ERP affichera la totale : des chaussures cousues main de plus de vingt-cinq centimètres, avec une tige (c’est le dessus de la chaussure) presque plaquée or, en tout cas tellement bien cirée qu’on en a l’impression, une doublure épaisse et une semelle fine (les commerciaux débutants peuvent toutefois porter des talonnettes…) et « structure fibreuse originelle intacte », clamera-t-il pour impressionner ses collègues. Un commercial venu d’un éditeur moins connu ou d’un petit cabinet de conseil aura, lui, une chaussure plus souvent collée que cousue, avec un bout beaucoup moins pointu et un cuir de qualité moyenne.
- Si, à cinquante ans, un commercial n’a pas sa Rolex et ses chaussures pointues, c’est qu’il a vraiment raté sa vie, m’a expliqué notre directeur marketing, l’un des grands spécialistes du monde du Bling Bling…
Je suis persuadé qu’après avoir lu cette page, vous ne regarderez plus jamais un commercial comme avant…
L’émission de télévision de TF1 n’avait pas suffi ! Voilà que les cabinets de conseil s’y mettent... A quoi ? A un concept simple : « Vis ma vie », autrement dit échanger son emploi, temporairement, je vous rassure, contre un autre. En parcourant le Web, j’ai vu qu’un cabinet de conseil du nom de Kurt Salmon promeut cette approche comme un outil de management.
Le mois dernier, je croise Julien Sponss-Aurizé, notre directeur marketing, qui m’apostrophe ainsi :
Même les vieux DSI comme moi (ou plutôt les DSI seniors…) n’ont pas connu cette époque : celle d’avant le XXème siècle. Au hasard d’une visite d’un château médiéval dans le Centre de la France, pendant mes courtes vacances, j’ai pu déambuler jusqu’aux Ecuries, endroit bien à l’écart des nobles appartements du Seigneur et où l’activité, stratégique dès lors qu’il fallait guerroyer par monts et par vaux (sans blindés, ni GPS, mais avec des canassons entretenus, frais et dispos), ne faiblissait quasiment jamais.
Dans le cadre de notre stratégie de réduction des coûts, je me suis attaqué à la rationalisation de notre parc d’imprimantes. Nous en avons plusieurs centaines et c’est le résultat d’un empilement de demandes. Chaque cadre, chaque manager et même chaque utilisateur a tendance à exiger son imprimante individuelle…
On dit que les morts-vivants sont des êtres morts qui continuent à se manifester. Cela me fait penser à notre directeur administratif et financier, en gros celui qui remplit des formulaires (c’est pour ça que leur métier s’appelle administratif, ne cherchez pas…) et qui compte les pièces jaunes.
Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’adore les multiples Trophées remis aux DSI. On voit souvent des articles (y compris dans Best Practices, les pauvres ils s’y sont mis aussi…) sur les belles réussites de nos confrères, invités pour l’occasion à se faire rincer aux frais de sponsors dans des lieux où on ne se