Innovation numérique : pourquoi tout le monde s'en fout !
I have a (mauvais) dream
Le lieu était accueillant, avec des plantes vertes dans le hall d’entrée, et des chambres lumineuses. Ce n’est que lorsque je suis sorti dans le couloir que j’ai senti qu’il y avait quelque chose d’anormal. Plusieurs personnes erraient en robe de chambre, certaines en marmonnant, d’autres en faisant des grimaces, d’autres encore poussant quelques cris pour le moins inattendus. La première personne que j’ai croisée dans le couloir fortement éclairé par des néons, et qui me paraissait « normale», portait une blouse blanche. Moi qui était en costume cravate, je n’avais pas le profil pour me trouver à cet endroit.
- Où suis-je ? demandai-je à celui qui m’a semblé être un médecin (il avait un stéthoscope autour du cou).
- Dans un établissement spécialisé pour le traitement des pathologies mentales liées aux technologies de l’information. Vous êtes à l’étage des DSI.
- Et qui sont ces gens ?
- Des DSI, bien évidemment, et nous les isolons des autres patients. Certains sont très atteints…
Avisant l’un des patients, je demande au digne représentant de la science :
- Et lui, de quoi est-il atteint ?
- D’une névrose d’angoisse, le patient est en permanence sur le qui-vive, il est hyperémotif, et son existence est caractérisée par un sentiment d’appréhension et d’insécurité.
Encore un qui s’est a externalisé son système d’information, pensai-je...
- Et celui-ci ?
- Névrose phobique, tranche-t-il. Il ne supporte pas les pensées floues ou les sentiments ambigus.
Encore un qui fait une fixation sur les référentiels, pensai-je…
(Lire la suite et la fin dans le numéro 53 de Best Practices Systèmes d'Information)
Comme dans toute entreprise industrielle, nous avons des syndicats qui, il faut bien le dire, n’ont jamais cassé les pieds à la DSI. Pour une fois que l’on se fait oublier, c’est très bien. Chez Moudelab & Flouze, nous avons trois organisations « représentatives des travailleurs », selon l’expression consacrée : le SOT (Syndicat des Ouvriers et Travailleurs), dirigée par Joseph Inebecker, notre responsable des services généraux : la FUC (Fédération Unitaire Confédérale), dont le leader charismatique est Henri Caumassiasse, du service logistique et le CON (Cadres Organisation Nationale), minoritaire, dirigée par Justin Kalkul, de la comptabilité. Si je vous parle de ces éminents représentants du paysage syndical c’est qu’ils se sont unis (pour une fois…) afin de me rendre visite. Tout avait commencé lorsque notre DRH, Françoise Plansoc, m’a appelé un week-end, chez moi. Un comportement inhabituel de sa part, elle tient beaucoup à la séparation entre la vie professionnelle et la vie privée. D’aucuns arguent que sa liaison secrète (pense-t-elle) avec le directeur de notre usine de Vatexibé-sur-Seine y est pour quelque chose.
- Peut-on inscrire notre nouveau besoin au cahier des charges de l'application CRM (Comment ramener la monnaie) ?
Les économistes sont quelquefois amusants. Ils nous ont inventé un petit jeu que l’on pourrait baptiser « la sortie de crise pour les nuls ». Principe : avec des lettres, on imagine des scénarios de sortie de crise, par exemple en
- Mon cher, Séhiaud, pouvez-vous passer me voir ? Dès que possible…
Le Cigref et Capgémini Consulting ont publié fin 2009 une étude avec un titre qui produirait le plus bel effet si je l'utilisais pour le prochain comité de direction : « L'information : prochain défi pour les entreprises, pratiques de création de valeur par les SI et leur usage, cartographie 2009 ». J'ai donc profité de mes quelques jours de vacances pour dévorer les 52 pages de ce rapport tout à fait intéressant. Je me suis particulièrement focalisé sur ce qui caractérise la maturité des DSI et à la typologie proposée. Suis-je mature ? A voir la liste de toutes les qualités nécessaires, j'en doute : il faut à la fois être le support du pilotage, de l'innovation, des processus métiers et de la production. En fait, je pilote comme je peux, j'innove quand j'ai le temps, je supporte les processus métiers au vrai sens du terme mais je produis ! Ca, pour produire, on produit. D'ailleurs, la plupart de mes collaborateurs ont adopté l'expression « retourner à l'usine » quand ils sortent de la cantine ! (...)
« 2010 sera différent de 2009. » On dirait une parole creuse de voyant (pléonasme). Justement, pourquoi n'y-a-t-il pas de voyants et d'horoscopes dans nos métiers ? Cela nous serait bien utile. Je vous propose, en exclusivité, l'horoscope du DSI pour débuter cette année 2010. Avec une précision : les textes suivants sont issus de vrais horoscopes. Je n'ai rien modifié, pas un mot, pas une virgule, et je parie avec vous que, comme moi, vous identifierez des situations vécues. J'ai quand même ajouté quelques commentaires, je ne peux m'en empêcher ! Et vous aurez économisé le prix d'une consultation surtaxée auprès d'un escroc, pardon, d'un médium-tireur de cartes (perforées).
- Qu'est-ce qu'ils fichent dans les métiers ? Ils veulent une DSI transparente, mais, c'est vrai, quoi, eux, ils fichent quoi ? C'est une bonne question et je remercie mon responsable des études de l'avoir posée lors de la dernière réunion projet. Regarder de près ce que font les métiers m'a toujours attiré. N'est-ce pas le fondement même de notre métier, au-delà de la technologie ? Nous avions, jusqu'à présent, engagé quelques initiatives, mais très parcellaires et qui ne donnaient guère satisfaction.