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Not'métier - Page 4

  • Rien n'est jamais à qui

    sehiaud-aqui.jpgTous les ans, nous faisons le ménage dans notre portefeuille applicatif, histoire d'éliminer ce qui n'est plus utilisé, ou si peu que les charges de maintenance au kilo de code sont très largement supérieures au prix du kilo de caviar extra-fin dégusté avec une cuillère en or dans un plateau en argent lesté de diamants sur les poignées. Et, comme chaque année, nous élaborons un tableau à deux colonnes : d'un côté, la liste de toutes les applications actives du système d'information, y compris les plus petites, et, de l'autre, la liste des propriétaires de chacune des applications. Depuis que nous refacturons les services de la DSI, tous les clients internes doivent être dûment répertoriés afin d'être ponctionnés (avec modération quand même) d'une partie de leur budget pour nourrir la DSI. En principe, aucune case ne doit rester vide (bon, d'accord, sauf pour les quelques collaborateurs qui en avaient déjà une, de case vide, avant d'être embauché...). Tous les ans, on retrouve des applications ou des développements qui n'appartiennent à personne. Mais cette année, c'est encore pire ! Notre système d'information est truffé de petites applications dont plus personne ne se souvient, ou fait semblant de ne pas se souvenir, pour qui elles ont été développées. C'est un peu de ma faute, j'ai probablement été négligent en n'obligeant pas tous mes développeurs à tracer l'ensemble les modifications et des demandes de changements. Mais tout de même !(...)

    (Lire la suite dans le numéro 49 de la revue Best Practices Systèmes d'Information).

     

  • Un p'tit COLA pour la route !

    contrat.jpgQuand nous recevons des factures de la part de nos chers fournisseurs, on peut adopter deux approches. La première : transmettre le document à la comptabilité pour paiement, sans regarder ce qu'il y a dedans, du moins tant que le montant reste globalement cohérent avec nos budgets. On reçoit tellement de paperasses et de factures en tous genres que c'est une approche de facilité qui convient bien aux DSI qui n'ont pas trop envie de s'incruster dans des limbes bureaucratiques. Deuxième approche : éplucher chaque ligne des factures pour traquer les inévitables erreurs que nos fournisseurs commettent, de façon volontaire ou non. Mais cela nécessite du temps, des ressources, et une connaissance très fine des dispositions contractuelles signées avec les fournisseurs. Jusqu'à présent, vous vous en doutez, j'ai toujours privilégié la première approche. On ne se refait pas, tant qu'on peut déléguer, sans que cela mette la DSI en péril. Avant de rencontrer l'ingénieur d'affaires de notre prestataire d'infogérance et de tierce  maintenance applicative, j'ai quand même jeté un coup d'oeil sur ses dernières factures, que l'on doit régler chaque trimestre (...).

    (Lire la suite dans le numéro 45 de la revue Best Practices Systèmes d'Information)

  • SAPganistan

    img050.jpgQui a dit que SAP avait une hégémonie mondiale ? Il y avait un pays qui, jusque là ne connaissait pas les ERP. C'est un pays pauvre mais n'y voyons pas de relation de cause à effet. Le quotidien La Tribune du 24 mars 2010 nous apprend que l'éditeur allemand va déployer son progiciel en... Afghanistan. Hé oui ! Ils ont eu les champs de pavot, les intégristes, l'occupation américaine,  l'invasion russe, la corruption, la guerre...  Il ne leur manquait plus que les ERP ! Mais n'y voyons aucune relation de cause à effet.

    Pour l'instant, le premier client sera l'armée allemande, les ingénieurs de SAP ne seront donc pas trop dépaysés. Le problème va se corser (si l'on ose dire...) lorsque, de succès en succès, SAP sera demandé par les entreprises locales. Là, il faudra envoyer des commerciaux. Qui vont se retrouver dans un univers beaucoup plus hostile. Rendez-vous compte : le premier qui va oser vendre plus de licences qu'il n'en faut (hypothèse bien entendu fantaisiste, mais supposons...) va se retrouver plaqué au mur par des enturbanés qui vont lui expliquer que leur religion leur interdit de consommer trop de licences SAP en période de jeûne. Et qui manieront la Kalachnikov plus vite que le commercial d'une SSII ne dégaine son carnet d'avenants... La prochaine fois qu'un commercial de SAP viendra vous rendre visite, et il viendra un jour ou l'autre (la fin du prochain trimestre fiscal approche), ayez quand même une pensée fugace pour ses collègues qui négocieront des ventes de licences sous la menace de kalachnikovs... tout en fumant, tout de même, le meilleur pavot à l'ouest de l'Oural ! Dur métier...

  • Qui c'est qui a fait le con ?

    sehiaud-maif.JPGQu'apprends-je en lisant mon quotidien favori La Nouvelle République ? Qu'un grand constructeur, IBM pour le nommer, est condamné à payer à l'un de ses clients, l'assureur Maif, pour le nommer aussi, la somme rondelette de 11 millions d'euros. IBM aurait « sciemment » sous-estimé les délais et les coûts du projet pour décrocher le contrat. On connaît les techniques classiques des fournisseurs, qui serrent les prix pour se rattraper sur les avenants, une fois que le client est ferré. Mais là, ils ont poussé un peu fort la machine à avenants : la facture initiale est passée de 7,3 millions à 18 millions.

    Qui c'est qui a fait le con ? A mon avis, les deux parties. Le constructeur d'abord, où personne n'a stoppé la machine infernale qui va lui coûter quelques points dans son image de marque et une bonne dose de ridicule quand ils iront expliquer qu'ils appliquent les « best practices » de gestion de projet (cliquer ici pour les rires enregistrés). Mais que les concurrents ne se réjouissent pas trop vite, ca peut leur arriver aussi. On ne citera pas de noms, mais ils sont bien connus les intégrateurs et les SSII qui oublient des zéros dans leurs réponses à appel d'offres pour les retrouver miraculeusement quelques mois plus tard (leur patron a dû aller à Lourdes prier pour la réussite du projet...). Le DSI aussi a joué avec le feu : ne pas voir qu'un projet dérape dans de telles proportions relève d'une certaine légèreté. Mais si le DSI est très compétent, admettons cette hypothèse, je voudrais bien connaître les stratagèmes utilisés par IBM et les équipes internes de la DSI pour masquer l'ampleur des dégâts. Ils avaient peut-être embauché un lointain cousin de Madoff... Au fait, à la MAIF, ils vont pouvoir déclarer leur sinistre en ligne : leur site web fonctionne, il n'a pas été développé par IBM, surnommé chez nous, depuis cette affaire, « Importateur de Bugs Masqués ».

     

  • Et l’économie immatérielle, c’est du poulet ?

     

    sehiaud-challenges.jpgLa Une du magazine Challenges, paru le 25 février, devrait faire réfléchir tous les DSI. Comme raccourci, on ne peut guère faire mieux ! Voici donc que notre Président assène : « Si on ne garde pas d'usines, on n'aura pas d'emplois. » Ce qui signifie, si l'on lit un peu trop vite : « Il n'y a que dans les usines qu'il y a des emplois. » C'est oublier un peu vite tout le secteur tertiaire et, en particulier, tous les travailleurs des technologies de l'information, et, plus généralement, les « travailleurs du savoir » comme les appellent les sociologues.

    Loin de moi l'idée de plébisciter les délocalisations industrielles qui, on le sait, suppriment des emplois. Mais, selon l'Insee, les emplois dans les « secteurs technologiquement innovants » représentaient quand même, en 2008, 1,584 million de salariés (trois millions dans l'industrie). A la page 6 de ce même numéro de Challenges, figure une publicité pour IBM, avec comme slogan : « Comment saisir les opportunités à temps ? » Bonne question... Et notre Président devrait méditer cette maxime du célèbre philosophe chinois Laô Tsour Singh : « C'est justement parce que l'on délocalise des emplois industriels qu'il faut promouvoir l'économie numérique. »

     

  • Informatique-automobile : Un partout

    sehiaud-voiture.jpgDepuis le temps que l'on dit que les défauts de qualité des logiciels, si on les retrouvait dans les voitures, cela serait catastrophique ! Combien de fois ai-je entendu mes honorables collègues railler les éditeurs de logiciels, accusés d'être incapables d'appliquer à leurs produits les standards de qualité que l'on trouve dans l'automobile ! Ils avaient bien raison.  La comparaison devient aujourd'hui plus hasardeuse, avec l'affaire Toyota. Et les constructeurs automobiles avaient bien besoin de ça ! Pourquoi ne nous ont-ils pas demandé conseil ? Nous leur aurions expliqué qu'intégrer des logiciels partout, ces fameux « embedded software » est très risqué. Que l'on est jamais certain que tout soit testé de manière exhaustive... Que la qualité du code laisse parfois à désirer... Il va falloir que nos chers constructeurs nous fabriquent des véhicules certifiés CMMi. Pour l'instant, ils ont plutôt adopté le standard CMM (Conduite Moyennement Maîtrisée) !

     

     

  • Mais où est Gilles ?

    sehiaud-charlie.jpgOn me parle sans cesse de la méthode à Gilles. « C'est super pour mieux développer », « Ah ! Si on avait appliqué la méthode à Gilles, on en serait pas là », « La méthode à Gilles, c'est l'avenir ! », entend-on dire. Mes équipes m'interpellent avec ce Gilles, les conférences auxquelles j'assiste sont remplies de référence à la méthode à Gilles.

    Mais, c'est qui celui-là ?

    On ne connaît même pas son nom, cela ne doit pas être sérieux : un type qui se planque, il ne doit pas être très net, je suis bien placé pour le savoir, moi qui me cache derrière un pseudonyme pour éviter que ma DG me tombe dessus. J'ai dans ma bibliothèque un ouvrage pour enfant qui s'appelle : « Mais où est Charlie ? », littérature que l'on offre aux bambins pour qu'ils nous fichent la paix, pendant qu'ils cherchent dans des milliers de personnages dessinés celui qui a son tee-shirt rouge et blanc (avec une bonne tête d'informaticien, vous avez remarqué ?). « Mais où est Gilles ? » : on pourrait se poser la même question tant il est populaire dans notre milieu. J'ai longtemps crû qu'un type dans son coin avait conçu une méthode révolutionnaire pour développer mieux et plus vite. Jusqu'à ce que mon directeur des études m'explique qu'il s'agit de la « méthode agile ». Ca change tout ! Je prends le pari avec vous : à chaque fois que vous entendrez parler de « méthode agile », vous ne pourrez réprimer un sourire en pensant que la « méthode à Gilles » c'est peut-être bien aussi... Dites-moi si j'ai gagné mon pari...

     

  • Le Triangle des RH

    sehiaud-liaisonssociales.jpgCa y est ! Les systèmes d'information ont disparu, non pas dans le triangle des Bermudes, mais dans le triangle des ressources humaines. Tous les ans, notre DHR, Françoise Plansoc, me transmet, par courrier interne, le numéro de fin d'année du mensuel Liaisons Sociales. Chaque année, à la même époque, cette excellente publication nous livre les résultats de son « baromètre européen de la fonction RH ». Nous livrait serait plus exact... J'ai eu beau parcourir les neuf pages du dossier, on ne parle pas des systèmes d'information ressources humaines. Les années précédentes, il y avait au moins deux pages pour nous expliquer comment les DRH voient les systèmes d'information.

    J'ai vérifié la pagination, des fois que la DRH ait découpé l'article, considérant que les systèmes d'information sont tellement importants qu'il faut conserver toute la littérature sur le sujet. Mais non, toutes les pages sont là... J'ai lu tous les articles afin de vérifier si les systèmes d'information ne se seraient pas glissé entre quelques lignes. Mais non... Et alors, ils sont passés où nos systèmes d'information ? Nulle part...

    Pourtant, lorsque l'on regarde les résultats du baromètre, nos chers DRH affirment que leurs préoccupations restent de maîtriser les coûts de la fontion RH, d'améliorer l'engagement des salariés et d'accompagner la croissance de l'entreprise. Je vois mal comment nos chers DRH peuvent atteindre ces objectifs sans un bon système d'information. Mais je dois avoir l'esprit mal placé, ce ne serait pas la première fois !

    Le pire, c'est que l'un des sponsors de ce baromètre est une SSII bien connue : CSC. Et, vu ce qu'ils ont dû payer pour financer l'enquête, ils ne sont pas foutus d'identifier un volet systèmes d'information comme les années précédentes ? Je ne le crois pas. Où alors, ils ont gardé les résultats rien que pour eux ? J'ai du mal à le croire aussi. Pour l'instant, le mystère demeure : où sont donc passés les systèmes d'information dans le baromètre Liaisons Sociales des ressources humaines ? Je vais attendre le numéro de novembre 2010. Le suspens est insoutenable...