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Not'métier - Page 5

  • "Une pause lecture sur la DSI"

    sehiaud-dsi.JPGEn lisant l'édition du 7 janvier 2010 du quotidien 20 Minutes, je tombe sur un titre que j'ai relu deux fois : « Une pause lecture sur la DSI ». Tiens, la presse grand public s'intéresse donc à notre métier ? Bon d'accord, en lisant bien, on voit qu'il s'agit de la DSI XL de Nintendo, qui inclut désormais une fonction de livre électronique. Mais l'expression « pause lecture sur la DSI » me plaît bien. Ne faudrait-il pas instaurer une telle « pause lecture » dans nos DSI (les vraies, pas les consoles japonaises) ? Et elle s'appliquerait tout autant à nos collaborateurs qu'à nos chers clients internes, j'ai nommé les directions métiers. En effet, cela ferait du bien à tout le monde de faire une pause pour relire les cahiers des charges : pour s'apercevoir qu'on a oublié de développer la moitié des fonctionnalités demandées, ce qui fait râler les utilisateurs...

    De relire les « business cases » pour s'apercevoir que tel projet ne pouvait pas tenir la route et que c'était écrit entre les lignes...

    De relire les rapports annuels aux actionnaires pour s'apercevoir que ce que l'on nous demande en catastrophe était inscrit dans la stratégie Corporate depuis deux ans et que l'on aurait pu s'y préparer...

    Ou encore de relire ne serait-ce que les slides de présentation des projets aux comités exécutifs pour s'apercevoir que ceux qui les ont conçu n'ont rien compris au film et que personne ne leur a fait remarquer...

    Ou enfin de relire les propositions commerciales de nos fournisseurs et cabinets de conseil pour s'apercevoir que l'on va se faire avoir en beauté à coup de suppositoires d'avenants et de potion amère de maintenance non remboursés par la sécurité sociale des projets malades...

    C'est vrai que si on passait notre temps à lire beaucoup viendraient nous le reprocher. Alors : au boulot ! La lecture attendra les prochaines vacances ! Si on a le temps... Quant à la DSI XL, je préfère la "DSI XXL" !

     

  • Chef des ordinateurs, et puis quoi encore !

    sehiaud-job.jpgUne publicité pour un site de recrutement présente un jeune homme plein d'avenir. C'est du moins ce qu'il dit... Il nous explique, en effet, que grâce à monjobalacon.com : « Quand je serai grand, je serai chef des ordinateurs ! ». Alexandre, puisque c'est son prénom, « est aujourd'hui analyste programmeur, il aime son métier, mais il ne va pas s'arrêter là. » Bigre... Il ne va pas s'arrêter là ? Si ca se trouve, il ambitionne de devenir DSI : « chef des ordinateurs », ca ne peut être que ça. Bon, il peut devenir patron du help desk, il sera « chef des emmerdements des ordinateurs ». Il peut aussi devenir chef des services généraux, il pilotera la livraison des ordinateurs à nos utilisateurs. A mon avis, il est plus ambitieux. D'une part parce qu'il a l'intention «  de se former pour évoluer aussi vite que ses machines ». On devine le winner sous sa chevelure abondante... D'autre part, parce que, nous rappelle la pub, Alexandre « est né avec une souris dans la main. » J'imagine que ses parents ont été ravis de le voir ainsi affublé d'un accessoire indispensable au développement d'un bébé (joufflu certainement, si l'on en croit la photo dudit Alexandre). Les créatifs de pub ont certainement oublié d'être bêtes (ceux qui rigolent dans le fond seront immédiatement mutés au help desk...), ils ont consommé des tonnes d'études de marché pour dresser le profil du DSI du futur : à coup sûr, c'est notre Alexandre... « Avec monjobalacon.com, réussir sa carrière, c'est aussi réussir sa vie », nous dit la pub. Manquait plus que ça... Mais il faut s'y faire : la nouvelle génération de DSI va nous pousser dehors. Cela dit, s'il veut « évoluer plus vite que ses machines », comme nous le présente la pub, notre Alexandre, il va falloir qu'il se lève de bonne heure ! Et si il la ramène un peu trop, on pourra toujours lui dire d'aller voir dans le Cloud si on y est !

     

     

  • Qui c'est qui trinque ?

    Le mensuel économique Capital a publié dans son numéro de décembre un dossier "Carrières et salaires", dans lequel il passe en revue les métiers qui "ont le vent en poupe" et ceux qui trinquent. Je me suis évidemment jeté dessus dès que je l'ai vu en kiosque. Et là, horreur ! Je constate que le métier de DSI est classé parmi ceux qui trinquent: "Trop peu de postes par rapport au nombre de candidats sur le marché. Résultat : leurs rémunérations, parmi les plus élevées de la profession, sont soumises à une forte pression". Mais où le journaliste Bruno Declairieux a-t-il été cherché tout ça ! Des rémunérations parmi les plus élevées de la profession ? Faut voir... Il est vrai que par rapport à un développeur indien, nous sommes plutôt bien payés... Trop de candidats sur le marché ? Peut-être, tellement il y a eu de dégraissages qui ont conduit nombre d'ex-DSI à se reconvertir comme consultant indépendant pour ne pas perdre la face. Une forte pression sur les salaires ? C'est certainement vrai : je ne me vois pas aller quémander une augmentation, même symbolique, pour 2010. On me répondra certainement que, du fait "du nombre élevé de candidats sur le marché", je peux aller me reconvertir en consultant indépendant quand je veux... Au fait, c'est quoi les métiers qui "ont le vent en poupe " ? Architecte-urbaniste, reponsable de pôle Web, responsable des contrats de services, responsable sécurité et ingénieur études-développement. Oui, mais en attendant, c'est moi le chef de ces gens-là...

  • Petit joueur !

    sehiaud-rer.JPG« Ivre, positif à la cocaïne et au cannabis, conducteur sans assurance : il endommage des infrastructures et cause des millions d'euros de dégâts ». L'affaire de l'accident du RER C a fait pendant plusieurs jours la Une des tous les médias grand public. Tout ça pour nous expliquer qu'un type tout seul peut créer des dommages sévères et des pertes financières tout aussi sévères. Bon, d'accord... C'est bien regrettable. Mais le type en question n'est qu'un petit joueur ! Imaginons ce qu'un DSI, ivre, positif à la cocaïne et au cannabis pourrait causer comme dégâts !

    La facture pourrait atteindre facilement quelques centaines de millions d'euros. Voire même des milliards pour un DSI d'une entreprise multinationale. Il suffit, accidentellement bien sûr, de bousiller quelques mainframes, de saboter quelques serveurs DNS ou de couper toutes les messageries. Un sacré bazar en perspective ! On imagine les titres des journaux : « Un DSI ivre et drogué perd le contrôle de son véhicule immatériel à cause d'un verglas bogué persistant et endommage les infrastructures. » Il va peut-être falloir que j'interdise définitivement les pots à la DSI... On ne sait jamais.

     

  • Travailler plus ? Non... Gagner plus ? Oui !

    sehiaud-euros.jpg Le slogan sarkozien « Travailler plus pour gagner plus » ne me convient guère. En tant que DSI, on a déjà donné dans le « travailler plus » sans avoir de contreparties sonnantes et trébuchantes. Encore que :  j'en connais qui ont bien trébuché avec leur ERP... et d'autres qui se sont faits sonné les cloches pour avoir dérapé sur les projets. Je préfère, de loin, le slogan « gagner plus ». Certes, cela fait plus dépouillé. Comment faire ? Ma bonté naturelle m'incite à partager les dix moyens de gagner plus lorsque l'on est DSI mal payé et que l'on a envie que ça change.

    1. Attribuez-vous les primes qui reviennent à vos équipes : après tout, n'êtes-vous pas le seul responsable devant la direction générale et les directions métiers ? Vous payez assez cher vos échecs (c'est vous qui serez virés, et certainement pas les vrais responsables des délais à rallonge, des dépassements de coûts ou des erreurs dans la qualité des développements), alors pourquoi ne pas vous attribuer les lauriers des réussites de la DSI  : il suffit de l'expliquer à vos équipes, elles comprendront certainement votre point de vue. Enfin, en principe...

    Avantage : peut rapporter gros si vos collaborateurs sont productifs.
    Inconvénient : ne fonctionne qu'une seule fois et se traduit par une démotivation. A pratiquer si vous envisagez de quitter votre poste dans les prochains mois.

    2. Planifiez sur six mois la participation aux conférences, petits-déjeuners, déjeuners et cocktails offerts par tout ce que la place compte d'éditeurs de logiciels, de SSII et de cabinets de conseil en mal de nouveaux clients et qui pensent qu'en nous invitant ils nous fourgueront plus facilement leurs produits (Laissons-leur leurs illusions... et bon appétit).

    Avantage : économie directe sur la carte de cantine, permet de voir du monde... et de ne plus voir certains de vos collègues que vous ne supportez plus.
    Inconvénient : prise de poids et élévation du taux de cholestérol.

    3. Faites-vous systématiquement payer pour participer à des conférences : lorsqu'un de vos fournisseurs préféré vous demande d'intervenir dans l'une de ses conférences pour vanter les mérites de la solution que vous lui avez achetée en jouant la comédie pour affirmer sans rire que tout c'est bien passé dans le meilleur des monde de l'informatique, faites-vous payer ! Si vous ne savez pas combien, téléchargez la grille des cachets des intermittents du spectacle.

    Avantage : c'est vous qui fixez les tarifs, alignez-vous sur ceux des consultants très senior, soit au minimum 2000 euros par jour.
    Inconvénient : un minimum d'organisation est nécessaire, ainsi qu'une structure de facturation (le statut d'auto-entrepreneur est parfait pour ce genre d'exercice).

    4. Recyclez tous les slides produits par la DSI pour écrire un livre. Les consultants le font bien ! Pourquoi n'en profiteriez-vous pas ? N'êtes-vous pas le mieux qualifié pour parler de management des systèmes d'information. Que quelqu'un ose dire la contraire !

    Avantage : des droits d'auteur et une porte ouverte pour vendre plus cher votre expertise.
    Inconvénient : nécessite un minimum de rédaction, mais un stagiaire pendant deux mois l'été peut faire l'affaire. N'oubliez pas de lui dédicacer un exemplaire gratuit, c'est le minimum...

    5. Alignez vos avantages sur ceux de vos collègues : primes sur objectifs, participation, intéressement, abondement, avantages sociaux (mutuelle, prévoyance et retraite), gâteries en nature (voiture, téléphone, abonnement à un club de golf), stock-options et plan d'actionnariat d'entreprise, quotas de notes de frais, autorisation de voyager en First Class : êtes-vous certain d'être sur un pied d'égalité avec vos collègues des directions métiers ? Qui sait si l'un d'entre eux n'a pas obtenu en douce de la direction générale une petite dérogation pour obtenir un gros avantage ? Demandez un alignement systématique. Sinon, n'hésitez pas à balancer des rumeurs à la machine à café... Comment ca, cela ne se fait pas : vous voulez gagner plus, oui ou non ?

    Avantage : votre statut social se trouve amélioré. Vous allez pouvoir impressionner vos collègues et toute votre famille.
    Inconvénient : Je n'en vois pas, sauf si, à cause de vous, votre PDG supprime tous les avantages des managers parce qu'il en a ras le bol des querelles dignes des cours de récréation.

    6. Faites-vous prêter des logiciels et des machines par les fournisseurs. Ah bon, vous le faites déjà systématiquement pour approvisionner votre famille et vos amis ? Passer au point suivant...

    Avantage : bénéficier de tous les gadgets modernes sans débourser un sou, c'est pour la bonne cause.
    Inconvénient : cette technique ne fonctionne que temporairement.

    7. Changez la dénomination de votre poste : passez de directeur informatique à CIO (Chief Information Officer) ou Chief Executive de ce que vous voulez. Bon, c'accord, ce n'est pas facile, mais à force de conviction sur « la valeur ajoutée des systèmes d'information pour la compétitivité de notre entreprise » (relisez les œuvres complètes de Monsieur Cigref), vous devriez arriver à décrocher une augmentation auprès de votre direction générale. Plan B : demandez à vous occuper de la téléphonie, ca mérite bien une augmentation puisque votre périmètre se trouve modifié !

    Avantage : votre fonction se trouve valorisée sans rien faire.
    Inconvénient : si vous récupérez la téléphonie dans votre périmètre, bon courage avec les utilisateurs, vous avez intérêt à apprendre par cœur le mode d'emploi des téléphones de quinzième génération. Ils vont tous vous appeler au secours pour savoir quelle touche enfoncer pour prendre un double appel.

    8. Changez de fonction : le mieux, pour gagner plus, c'est de devenir directeur général, au moins adjoint. Comme ceux en place ne vous laisseront jamais leur place (surtout s'ils bénéficient de retraites chapeaux confortables et de voitures de fonction non moins confortables et de notes de frais non non moins confortables), suggérez la création d'une filiale en charge de gérer le système d'information, et que vous y soyez nommé à la tête. Vous voilà DG !

    Avantage : En principe, vous ferez le même travail qu'avant.
    Inconvénient : Vous allez vous coltiner les représentants du personnel et les délégués syndicaux. Pensez à changer les sièges de la salle de réunion pour être assis confortablement.

    9. Si vous n'avez plus rien à perdre, franchissez les frontières de la légalité : emplois fictifs (vous n'avez un petit neveu consultant qui peut vous rétrocéder une partie de ses honoraires ? Cherchez bien !), sociétés écrans (même principe que précédemment, vous prenez le même petit neveu consultant mais vous serez payés en dividendes), fausses factures (même principe que précédemment sauf que le petit neveu consultant n'est pas obligé de venir travailler). Si vous vous faites pincer, affirmez que ces pratiques sont très courantes et que vous ne saviez pas que c'était interdit... C'était juste pour rendre service. Pour les plus téméraires, menacez de faire sauter le système d'information : certains administrateurs réseaux ne s'en sont pas privés pour renégocier les conditions de leur départ...

    Avantage : vos revenus feront un bond significatif.
    Inconvénient : à votre avis ?

    10. Couchez avec le/la DAF. Si les techniques précédentes ne fonctionnent pas et pour les plus courageux, vous pouvez recourir à cette méthode en dernière extrémité : mais c'est selon, le physique des DAF n'est pas toujours systématiquement ingrat, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit... Et puis, il y a toujours la beauté intérieure pour vous consoler !

    Avantage : il ou elle ne pourra rien vous refuser.
    Inconvénient : toute l'entreprise sera au courant dès le lendemain. A vous de trouver les bons arguments pour justifier votre acte et tenir le coup face aux ricanements collectifs.

    Si vous avez appliqué les principes 1, 9 et 10, le changement d'entreprise s'impose. Ne serait-ce que pour les appliquer une seconde fois sans que votre futur employeur ne se méfie de vous, surtout si vous avez appliqué les conseils 4 et 7, vous aurez une réputation d'enfer ! Profitez-en d'ailleurs pour demander une rallonge dès la fin de votre période d'essai.

     

  • Hé ! C’est là…

    sehiaud-rer.jpgQue ceux qui nous bassinent avec leurs engagements de services, les fameux SLA, en prennent de la graine et arrêtent de se prendre la tête. En allant rendre visite à l'un de mes collègues DSI d'une grande entreprise de services, j'ai voulu acheter un billet de RER. Mais, pas de chance, la machine dédiée à la vente des billets affichait (et affiche toujours d'ailleurs) le message suivant : « Cette installation est hors service : la remise en service est prévue pour le 30/12/09. Message qui ne semble pas perturber beaucoup les utilisateurs... J'ai imaginé, mais seulement un seul instant, que nous puissions nous permettre, dans nos entreprises, de communiquer un tel message lorsque, par exemple, le SAP tombe en panne, que le messagerie n'est plus disponible ou que la comptabilité ne puisse plus remplir ses fonctions (à défaut de remplir les caisses, c'est la crise...).

    En principe, dans les deux secondes, mon DG m'appellera pour me demander ce que signifie ce b... On aura beau lui expliquer que dans certaines entreprises de transports, c'est une pratique courante que d'attendre plus de dix jours pour remettre en service une application qui, quand même, est génératrice de chiffre d'affaires pour ladite entreprise de transport. J'imagine la tête de nos utilisateurs si le message suivant leur était affiché à l'écran : « Cette application dont vous vous servez quotidiennement est hors service. La réparation est prévue pour le 30 décembre mais comme l'équipe de la DSI est en RTT, la maintenance aura lieu dans les meilleurs délais ». Si l'on voulait faire un pari stupide, on appliquerait ce principe à la messagerie électronique pour tous les blackberries du comité de direction. Rigolo, non ? C'est un coup à aller définitivement dans les transports en commun. Mais pour faire la manche pour un pov'DSI viré comme un malpropre par son méchant patron qui n'a pas le sens de l'humour. Comme je ne suis pas téméraire, j'ai acheté mon billet au guichet, avec une vraie interface humaine. Comme tout le monde...

     

  • Même pas en rêve !

    Lors d'une visite dans l'une de nos usines, dans l'Ouest de la France, je suis tombé par hasard sur l'excellent quotidien Ouest-France, dans lequel figurait (édition du 24-25 octobre) un non moins excellent article, signé de Julien Marchand, un jeune homme de 24 ans qui est probablement représentatif de cette génération Y dont on nous rebat les oreilles pour nous dire qu'ils vont « bouleverser les organisations ». En clair : foutre le bordel avec leurs exigences de 2.0 et autres méthodes collaboratives, et se jouer des procédures (de sécurité et autres chartes Internet) que nous avons mis des années à faire accepter par la génération des baby-booomers. Ce journaliste a eu l'idée de vivre une semaine sans Internet. Quelle idée ! D'aouest-france.jpgutant qu'il a mené sa mission à bien, le bougre... Son article est ainsi intitulé: « J'ai réussi à passer une semaine sans Internet ». Même pas une question... Une affirmation. Evidemment, son entourage était plus que sceptique. « Tu vas tenir ? » lui a demandé sa copine « intriguée » Hé, oui, il a tenu. Mais c'était dur... Le journaliste a donc connu les joies des méthodes de travail de ses confrères plus âgés : le papier et le téléphone pour obtenir des infos, au lieu de Wikipédia, la presse en ligne et l'e-mail... Le valeureux Julien Marchand a tenu bon, malgré les tentations : Tintin sur « les derniers commentaires sur Facebook, les vidéos sur Youtube, la musique sur Deezer, les nouveautés sur les blogs... ». Conclusion du « héros »: « J'ai survécu. Mais qu'est-ce que j'ai hâte de reprendre mes bonnes vieilles habitudes ». Il s'est d'ailleurs endormi avec son iPod équipé d'une connexion Wi-Fi. J'imagine une telle expérience dans notre entreprise. Rien que l'idée de couper tout accès à Internet devrait fomenter une révolution dont le DSI, en l'occurrence ma pomme, ferait les frais (ils ont Internet en libre accès chez Pôle emploi ?). J'ai d'ailleurs testé l'idée auprès du comité de direction. « T'es malade ? » m'a apostrophé notre directeur marketing, soucieux de rester en contact avec tous ses « potes » marketeurs, perdus sans pouvoir commenter tout et n'importe quoi sur Fais-ce-bouc (l'équivalent de « dessine-moi un mouton » dans le monde numérique). « Et je vais devenir quoââââ sans Internet ? », m'a balancé Anne-Laure de Troudusac, notre directrice de la communication, inquiète de revenir aux bonnes vieilles méthodes de diffuser des communiqués de presse et des invitations par télécopie (vous savez, le truc qui imprime ce qui sort d'un téléphone, ce qui est, quand on y pense, totalement révolutionnaire !). Goldman Birstearn, le directeur financier, n'a, lui, émis aucune objection. « De toute façon, cela m'est égal, mes collaborateurs font tout le boulot et ca leur fera pas de mal de se mettre vraiment au travail au lieu de surfer sur les sites de VPC ». Merci pour eux... « Cette décision n'est guère opportune, nous allons irriter les analystes financiers », m'a signifié Pierre-Henri Sapert-Bocoup, notre bien-aimé PDG, inquiet, lui, de l'évolution de ses stocks-options.... Quant à tous nos collaborateurs, je ne préfère pas leur suggérer ne serait-ce que l'échantillon d'un soupçon d'un embryon d'une pensée furtive sur l'arrêt de l'accès à Internet. Même pas en rêve !!! Même en leur rappelant qu'il y a seulement dix ans, ils travaillaient sans Internet et ne s'en portaient pas plus mal. Je ne tiens pas à me faire trucider dans un couloir sombre... Cela dit, l'idée est bonne. Réfléchissez ne serait-ce que cinq minutes : que se passerait-il si l'on supprimait Internet ? Même sans passer à l'action, ce sujet mérite réflexion....

  • Sites web sans but lucratif

    DSC00732_t.JPGQui a dit que l'amour d'autrui se perdait ? Si l'on en juge par le nombre de sites web qui nous fournissent gratuitement de l'information sur les technologies de l'information, le don de soi (et de ses compétences) est une valeur montante. L'abondance de sources d'informations n'a jamais été aussi visible. J'ai connu les années 1980 et 1990, époque où les seules sources d'informations  se limitait à la presse professionnelle informatique (qui a quasiment disparu), et là, je ne connais pas mon bonheur ! Combien de blogueurs, de journalistes, de consultants, et d'experts en tous genre consacrent une partie de leur temps et de leur énergie au service des autres sans que cela leur ramène un euro ? Probablement des milliers. Pour nous, DSI, c'est tout bénéfice. Il suffit de piocher dans les analyses, les comptes-rendus, les actualités (bon d'accord, on retrouve la même sur des centaines de sites...) et autres documents pour s'informer.

    Je n'imagine pas que, chez Moudelab & Flouze Industries, mon entreprise vénérée, je puisse avoir la même approche. Imaginez la scène : je vais voir mon directeur général et lui explique que nous allons créer un site web, financé par les actionnaires, et que plusieurs managers vont consacrer du temps à rendre service à une large communauté de lecteurs, comme ça, pour faire plaisir. Et que l'ensemble ne rapportera pas un sous à ces mêmes actionnaires qui financent. Il m'enverrai, à juste titre, me faire voir au Pôle Emploi voir s'il y est ! C'est pourtant la situation de la plupart des sites Web d'informations sur les technologies et des blogs, ceux que nous consultons régulièrement et qui sont de qualité, du moins pour quelques-uns qui méritent attention.

    Je reste donc très admiratif à l'égard de tous ces bons samaritains qui ne comptent pas leur temps pour nous informer et qui doivent vivre dans le dénuement tant on se demande comment ils parviennent à générer du chiffre d'affaires avec leurs sites et à se payer par la même occasion. Continuez comme ça les p'tit gars, et ne prêtez pas attention à ce que les mauvaises langues racontent sur la crise de la presse...