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OLIVIER SEHIAUD - Ma vie de DSI... - Page 24

  • Petit joueur !

    sehiaud-rer.JPG« Ivre, positif à la cocaïne et au cannabis, conducteur sans assurance : il endommage des infrastructures et cause des millions d'euros de dégâts ». L'affaire de l'accident du RER C a fait pendant plusieurs jours la Une des tous les médias grand public. Tout ça pour nous expliquer qu'un type tout seul peut créer des dommages sévères et des pertes financières tout aussi sévères. Bon, d'accord... C'est bien regrettable. Mais le type en question n'est qu'un petit joueur ! Imaginons ce qu'un DSI, ivre, positif à la cocaïne et au cannabis pourrait causer comme dégâts !

    La facture pourrait atteindre facilement quelques centaines de millions d'euros. Voire même des milliards pour un DSI d'une entreprise multinationale. Il suffit, accidentellement bien sûr, de bousiller quelques mainframes, de saboter quelques serveurs DNS ou de couper toutes les messageries. Un sacré bazar en perspective ! On imagine les titres des journaux : « Un DSI ivre et drogué perd le contrôle de son véhicule immatériel à cause d'un verglas bogué persistant et endommage les infrastructures. » Il va peut-être falloir que j'interdise définitivement les pots à la DSI... On ne sait jamais.

     

  • Ca sent le RACI

    sehiaud-raci.jpgDans mes louables efforts d'optimisation de nos méthodes de travail, j'ai systématisé un partage des responsabilités parmi mes équipes et dans leurs relations avec les directions métiers. Je me suis inspiré de l'approche que l'on trouve dans les référentiels, en particulier Itil. En clair, l'approche RACI qui différencie ceux qui Réalisent, qui Approuvent, qui sont Consultés et qui sont Informés. Il est vrai que cela devenait un peu le bazar dans notre gestion de projet, entre ceux qui réalisent sans approbation (si, si, ça existe, ça leur fait tellement plaisir...), ceux qui approuvent des tâches auxquelles ils ne comprennent rien, ceux qui veulent être consultés sur tout simplement pour le plaisir d'être en réunion parce qu'ils n'ont pas d'autre chose à faire, et ceux que l'on informe mais qui en profitent pour remettre en cause ce que d'autres ont approuvé sans le réaliser mais en étant consultés.

    Lire la suite dans le numéro 34 de la revue Best Practices Systèmes d'Information.

     

     

  • Travailler plus ? Non... Gagner plus ? Oui !

    sehiaud-euros.jpg Le slogan sarkozien « Travailler plus pour gagner plus » ne me convient guère. En tant que DSI, on a déjà donné dans le « travailler plus » sans avoir de contreparties sonnantes et trébuchantes. Encore que :  j'en connais qui ont bien trébuché avec leur ERP... et d'autres qui se sont faits sonné les cloches pour avoir dérapé sur les projets. Je préfère, de loin, le slogan « gagner plus ». Certes, cela fait plus dépouillé. Comment faire ? Ma bonté naturelle m'incite à partager les dix moyens de gagner plus lorsque l'on est DSI mal payé et que l'on a envie que ça change.

    1. Attribuez-vous les primes qui reviennent à vos équipes : après tout, n'êtes-vous pas le seul responsable devant la direction générale et les directions métiers ? Vous payez assez cher vos échecs (c'est vous qui serez virés, et certainement pas les vrais responsables des délais à rallonge, des dépassements de coûts ou des erreurs dans la qualité des développements), alors pourquoi ne pas vous attribuer les lauriers des réussites de la DSI  : il suffit de l'expliquer à vos équipes, elles comprendront certainement votre point de vue. Enfin, en principe...

    Avantage : peut rapporter gros si vos collaborateurs sont productifs.
    Inconvénient : ne fonctionne qu'une seule fois et se traduit par une démotivation. A pratiquer si vous envisagez de quitter votre poste dans les prochains mois.

    2. Planifiez sur six mois la participation aux conférences, petits-déjeuners, déjeuners et cocktails offerts par tout ce que la place compte d'éditeurs de logiciels, de SSII et de cabinets de conseil en mal de nouveaux clients et qui pensent qu'en nous invitant ils nous fourgueront plus facilement leurs produits (Laissons-leur leurs illusions... et bon appétit).

    Avantage : économie directe sur la carte de cantine, permet de voir du monde... et de ne plus voir certains de vos collègues que vous ne supportez plus.
    Inconvénient : prise de poids et élévation du taux de cholestérol.

    3. Faites-vous systématiquement payer pour participer à des conférences : lorsqu'un de vos fournisseurs préféré vous demande d'intervenir dans l'une de ses conférences pour vanter les mérites de la solution que vous lui avez achetée en jouant la comédie pour affirmer sans rire que tout c'est bien passé dans le meilleur des monde de l'informatique, faites-vous payer ! Si vous ne savez pas combien, téléchargez la grille des cachets des intermittents du spectacle.

    Avantage : c'est vous qui fixez les tarifs, alignez-vous sur ceux des consultants très senior, soit au minimum 2000 euros par jour.
    Inconvénient : un minimum d'organisation est nécessaire, ainsi qu'une structure de facturation (le statut d'auto-entrepreneur est parfait pour ce genre d'exercice).

    4. Recyclez tous les slides produits par la DSI pour écrire un livre. Les consultants le font bien ! Pourquoi n'en profiteriez-vous pas ? N'êtes-vous pas le mieux qualifié pour parler de management des systèmes d'information. Que quelqu'un ose dire la contraire !

    Avantage : des droits d'auteur et une porte ouverte pour vendre plus cher votre expertise.
    Inconvénient : nécessite un minimum de rédaction, mais un stagiaire pendant deux mois l'été peut faire l'affaire. N'oubliez pas de lui dédicacer un exemplaire gratuit, c'est le minimum...

    5. Alignez vos avantages sur ceux de vos collègues : primes sur objectifs, participation, intéressement, abondement, avantages sociaux (mutuelle, prévoyance et retraite), gâteries en nature (voiture, téléphone, abonnement à un club de golf), stock-options et plan d'actionnariat d'entreprise, quotas de notes de frais, autorisation de voyager en First Class : êtes-vous certain d'être sur un pied d'égalité avec vos collègues des directions métiers ? Qui sait si l'un d'entre eux n'a pas obtenu en douce de la direction générale une petite dérogation pour obtenir un gros avantage ? Demandez un alignement systématique. Sinon, n'hésitez pas à balancer des rumeurs à la machine à café... Comment ca, cela ne se fait pas : vous voulez gagner plus, oui ou non ?

    Avantage : votre statut social se trouve amélioré. Vous allez pouvoir impressionner vos collègues et toute votre famille.
    Inconvénient : Je n'en vois pas, sauf si, à cause de vous, votre PDG supprime tous les avantages des managers parce qu'il en a ras le bol des querelles dignes des cours de récréation.

    6. Faites-vous prêter des logiciels et des machines par les fournisseurs. Ah bon, vous le faites déjà systématiquement pour approvisionner votre famille et vos amis ? Passer au point suivant...

    Avantage : bénéficier de tous les gadgets modernes sans débourser un sou, c'est pour la bonne cause.
    Inconvénient : cette technique ne fonctionne que temporairement.

    7. Changez la dénomination de votre poste : passez de directeur informatique à CIO (Chief Information Officer) ou Chief Executive de ce que vous voulez. Bon, c'accord, ce n'est pas facile, mais à force de conviction sur « la valeur ajoutée des systèmes d'information pour la compétitivité de notre entreprise » (relisez les œuvres complètes de Monsieur Cigref), vous devriez arriver à décrocher une augmentation auprès de votre direction générale. Plan B : demandez à vous occuper de la téléphonie, ca mérite bien une augmentation puisque votre périmètre se trouve modifié !

    Avantage : votre fonction se trouve valorisée sans rien faire.
    Inconvénient : si vous récupérez la téléphonie dans votre périmètre, bon courage avec les utilisateurs, vous avez intérêt à apprendre par cœur le mode d'emploi des téléphones de quinzième génération. Ils vont tous vous appeler au secours pour savoir quelle touche enfoncer pour prendre un double appel.

    8. Changez de fonction : le mieux, pour gagner plus, c'est de devenir directeur général, au moins adjoint. Comme ceux en place ne vous laisseront jamais leur place (surtout s'ils bénéficient de retraites chapeaux confortables et de voitures de fonction non moins confortables et de notes de frais non non moins confortables), suggérez la création d'une filiale en charge de gérer le système d'information, et que vous y soyez nommé à la tête. Vous voilà DG !

    Avantage : En principe, vous ferez le même travail qu'avant.
    Inconvénient : Vous allez vous coltiner les représentants du personnel et les délégués syndicaux. Pensez à changer les sièges de la salle de réunion pour être assis confortablement.

    9. Si vous n'avez plus rien à perdre, franchissez les frontières de la légalité : emplois fictifs (vous n'avez un petit neveu consultant qui peut vous rétrocéder une partie de ses honoraires ? Cherchez bien !), sociétés écrans (même principe que précédemment, vous prenez le même petit neveu consultant mais vous serez payés en dividendes), fausses factures (même principe que précédemment sauf que le petit neveu consultant n'est pas obligé de venir travailler). Si vous vous faites pincer, affirmez que ces pratiques sont très courantes et que vous ne saviez pas que c'était interdit... C'était juste pour rendre service. Pour les plus téméraires, menacez de faire sauter le système d'information : certains administrateurs réseaux ne s'en sont pas privés pour renégocier les conditions de leur départ...

    Avantage : vos revenus feront un bond significatif.
    Inconvénient : à votre avis ?

    10. Couchez avec le/la DAF. Si les techniques précédentes ne fonctionnent pas et pour les plus courageux, vous pouvez recourir à cette méthode en dernière extrémité : mais c'est selon, le physique des DAF n'est pas toujours systématiquement ingrat, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit... Et puis, il y a toujours la beauté intérieure pour vous consoler !

    Avantage : il ou elle ne pourra rien vous refuser.
    Inconvénient : toute l'entreprise sera au courant dès le lendemain. A vous de trouver les bons arguments pour justifier votre acte et tenir le coup face aux ricanements collectifs.

    Si vous avez appliqué les principes 1, 9 et 10, le changement d'entreprise s'impose. Ne serait-ce que pour les appliquer une seconde fois sans que votre futur employeur ne se méfie de vous, surtout si vous avez appliqué les conseils 4 et 7, vous aurez une réputation d'enfer ! Profitez-en d'ailleurs pour demander une rallonge dès la fin de votre période d'essai.

     

  • Les métiers improbables mais néanmoins indispensables de la DSI (suite)

    sehiaud-metier2.jpgInfocentreur de MOA-MOE. Il résout l'un des grands problèmes de tous les DSI : l'éternelle dichotomie entre la maîtrise d'œuvre et la maîtrise d'ouvrage. L'infocentreur agit comme une sorte d'aimant en attirant les contraires afin qu'ils se rapprochent. L'infocentreur est évidemment doué d'une force colossale pour faire bouger des forces d'inertie qui ont des racines très profondes. Il paraît que les plus doués parviennent à fusionner les deux maîtrises en moins de six mois... Mais on a perdu les archives qui auraient pu le prouver. Et les rares témoins oculaires ont pris le maquis.

     

  • On ne nous dit pas tout !

    sehiaud-dispastout.jpg« Retiens un principe essentiel : tout le monde ment », m'affirmait récemment un ami qui est dans le capital-risque et qui n'a pas son pareil pour démasquer les entrepreneurs qui ne tiennent pas la route, les banquiers qui ne pensent qu'à s'en mettre plein les poches et les soi-disant experts qui ne connaissent que ce qu'ils ont lu dans la presse et sur le Web. Tout le monde ment ? On l'avait deviné, bien sûr. Voici les dix mensonges les plus fréquents que profèrent nos directions générales.

    Lire la suite dans le numéro 33 de la revue Best Practices Systèmes d'Information.

     

  • Hé ! C’est là…

    sehiaud-rer.jpgQue ceux qui nous bassinent avec leurs engagements de services, les fameux SLA, en prennent de la graine et arrêtent de se prendre la tête. En allant rendre visite à l'un de mes collègues DSI d'une grande entreprise de services, j'ai voulu acheter un billet de RER. Mais, pas de chance, la machine dédiée à la vente des billets affichait (et affiche toujours d'ailleurs) le message suivant : « Cette installation est hors service : la remise en service est prévue pour le 30/12/09. Message qui ne semble pas perturber beaucoup les utilisateurs... J'ai imaginé, mais seulement un seul instant, que nous puissions nous permettre, dans nos entreprises, de communiquer un tel message lorsque, par exemple, le SAP tombe en panne, que le messagerie n'est plus disponible ou que la comptabilité ne puisse plus remplir ses fonctions (à défaut de remplir les caisses, c'est la crise...).

    En principe, dans les deux secondes, mon DG m'appellera pour me demander ce que signifie ce b... On aura beau lui expliquer que dans certaines entreprises de transports, c'est une pratique courante que d'attendre plus de dix jours pour remettre en service une application qui, quand même, est génératrice de chiffre d'affaires pour ladite entreprise de transport. J'imagine la tête de nos utilisateurs si le message suivant leur était affiché à l'écran : « Cette application dont vous vous servez quotidiennement est hors service. La réparation est prévue pour le 30 décembre mais comme l'équipe de la DSI est en RTT, la maintenance aura lieu dans les meilleurs délais ». Si l'on voulait faire un pari stupide, on appliquerait ce principe à la messagerie électronique pour tous les blackberries du comité de direction. Rigolo, non ? C'est un coup à aller définitivement dans les transports en commun. Mais pour faire la manche pour un pov'DSI viré comme un malpropre par son méchant patron qui n'a pas le sens de l'humour. Comme je ne suis pas téméraire, j'ai acheté mon billet au guichet, avec une vraie interface humaine. Comme tout le monde...

     

  • Les métiers improbables mais néanmoins indispensables de la DSI (suite)

    Eclaireur de pistes d'audit. Allié indispensable de la direction du contrôle de gestion, l'éclaireur de pistes d'audit part toujours devant pour repérer ce qu'il faut ne pas manquer et identifier les pièges possibles. Des fois que son contrôleur de gestion préféré s'embourbe dans un magma de tableaux Excel, se prenne le pied dans une procédure mal foutue ou se cogne la tête dans des lignes de codes mal rangées...

     

  • Choc culturel

    Certains ont peur du noir... D'autres ont peur de l'offshore... C'est probablement l'une des raisons pour lesquelles nous éprouvons des difficultés à recruter des informaticiens. Le monde de l'informatique est devenu un univers beaucoup plus violent que par le passé, sur fond de réorganisations, restructurations, et d'infogérance poussée à bout... Chez Moudelab & Flouze Industries, nous n'échappons pas à la globalisation (nous avons une usine en Chine dans le cadre d'une coentreprise avec Ta-Chô Outussé, un fabricant de roulement à billes), nous y participons même. Mais à chaque fois que j'évoque devant mes équipes la possibilité de recourir à des développements offshore, essentiellement pour réduire les coûts, la méfiance s'installe.

    Lire la suite dans le numéro 32 de la revue Best Practices Systèmes d'Information.