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OLIVIER SEHIAUD - Ma vie de DSI... - Page 23

  • Mais où est Gilles ?

    sehiaud-charlie.jpgOn me parle sans cesse de la méthode à Gilles. « C'est super pour mieux développer », « Ah ! Si on avait appliqué la méthode à Gilles, on en serait pas là », « La méthode à Gilles, c'est l'avenir ! », entend-on dire. Mes équipes m'interpellent avec ce Gilles, les conférences auxquelles j'assiste sont remplies de référence à la méthode à Gilles.

    Mais, c'est qui celui-là ?

    On ne connaît même pas son nom, cela ne doit pas être sérieux : un type qui se planque, il ne doit pas être très net, je suis bien placé pour le savoir, moi qui me cache derrière un pseudonyme pour éviter que ma DG me tombe dessus. J'ai dans ma bibliothèque un ouvrage pour enfant qui s'appelle : « Mais où est Charlie ? », littérature que l'on offre aux bambins pour qu'ils nous fichent la paix, pendant qu'ils cherchent dans des milliers de personnages dessinés celui qui a son tee-shirt rouge et blanc (avec une bonne tête d'informaticien, vous avez remarqué ?). « Mais où est Gilles ? » : on pourrait se poser la même question tant il est populaire dans notre milieu. J'ai longtemps crû qu'un type dans son coin avait conçu une méthode révolutionnaire pour développer mieux et plus vite. Jusqu'à ce que mon directeur des études m'explique qu'il s'agit de la « méthode agile ». Ca change tout ! Je prends le pari avec vous : à chaque fois que vous entendrez parler de « méthode agile », vous ne pourrez réprimer un sourire en pensant que la « méthode à Gilles » c'est peut-être bien aussi... Dites-moi si j'ai gagné mon pari...

     

  • Le Triangle des RH

    sehiaud-liaisonssociales.jpgCa y est ! Les systèmes d'information ont disparu, non pas dans le triangle des Bermudes, mais dans le triangle des ressources humaines. Tous les ans, notre DHR, Françoise Plansoc, me transmet, par courrier interne, le numéro de fin d'année du mensuel Liaisons Sociales. Chaque année, à la même époque, cette excellente publication nous livre les résultats de son « baromètre européen de la fonction RH ». Nous livrait serait plus exact... J'ai eu beau parcourir les neuf pages du dossier, on ne parle pas des systèmes d'information ressources humaines. Les années précédentes, il y avait au moins deux pages pour nous expliquer comment les DRH voient les systèmes d'information.

    J'ai vérifié la pagination, des fois que la DRH ait découpé l'article, considérant que les systèmes d'information sont tellement importants qu'il faut conserver toute la littérature sur le sujet. Mais non, toutes les pages sont là... J'ai lu tous les articles afin de vérifier si les systèmes d'information ne se seraient pas glissé entre quelques lignes. Mais non... Et alors, ils sont passés où nos systèmes d'information ? Nulle part...

    Pourtant, lorsque l'on regarde les résultats du baromètre, nos chers DRH affirment que leurs préoccupations restent de maîtriser les coûts de la fontion RH, d'améliorer l'engagement des salariés et d'accompagner la croissance de l'entreprise. Je vois mal comment nos chers DRH peuvent atteindre ces objectifs sans un bon système d'information. Mais je dois avoir l'esprit mal placé, ce ne serait pas la première fois !

    Le pire, c'est que l'un des sponsors de ce baromètre est une SSII bien connue : CSC. Et, vu ce qu'ils ont dû payer pour financer l'enquête, ils ne sont pas foutus d'identifier un volet systèmes d'information comme les années précédentes ? Je ne le crois pas. Où alors, ils ont gardé les résultats rien que pour eux ? J'ai du mal à le croire aussi. Pour l'instant, le mystère demeure : où sont donc passés les systèmes d'information dans le baromètre Liaisons Sociales des ressources humaines ? Je vais attendre le numéro de novembre 2010. Le suspens est insoutenable...

     

  • "Une pause lecture sur la DSI"

    sehiaud-dsi.JPGEn lisant l'édition du 7 janvier 2010 du quotidien 20 Minutes, je tombe sur un titre que j'ai relu deux fois : « Une pause lecture sur la DSI ». Tiens, la presse grand public s'intéresse donc à notre métier ? Bon d'accord, en lisant bien, on voit qu'il s'agit de la DSI XL de Nintendo, qui inclut désormais une fonction de livre électronique. Mais l'expression « pause lecture sur la DSI » me plaît bien. Ne faudrait-il pas instaurer une telle « pause lecture » dans nos DSI (les vraies, pas les consoles japonaises) ? Et elle s'appliquerait tout autant à nos collaborateurs qu'à nos chers clients internes, j'ai nommé les directions métiers. En effet, cela ferait du bien à tout le monde de faire une pause pour relire les cahiers des charges : pour s'apercevoir qu'on a oublié de développer la moitié des fonctionnalités demandées, ce qui fait râler les utilisateurs...

    De relire les « business cases » pour s'apercevoir que tel projet ne pouvait pas tenir la route et que c'était écrit entre les lignes...

    De relire les rapports annuels aux actionnaires pour s'apercevoir que ce que l'on nous demande en catastrophe était inscrit dans la stratégie Corporate depuis deux ans et que l'on aurait pu s'y préparer...

    Ou encore de relire ne serait-ce que les slides de présentation des projets aux comités exécutifs pour s'apercevoir que ceux qui les ont conçu n'ont rien compris au film et que personne ne leur a fait remarquer...

    Ou enfin de relire les propositions commerciales de nos fournisseurs et cabinets de conseil pour s'apercevoir que l'on va se faire avoir en beauté à coup de suppositoires d'avenants et de potion amère de maintenance non remboursés par la sécurité sociale des projets malades...

    C'est vrai que si on passait notre temps à lire beaucoup viendraient nous le reprocher. Alors : au boulot ! La lecture attendra les prochaines vacances ! Si on a le temps... Quant à la DSI XL, je préfère la "DSI XXL" !

     

  • Chef des ordinateurs, et puis quoi encore !

    sehiaud-job.jpgUne publicité pour un site de recrutement présente un jeune homme plein d'avenir. C'est du moins ce qu'il dit... Il nous explique, en effet, que grâce à monjobalacon.com : « Quand je serai grand, je serai chef des ordinateurs ! ». Alexandre, puisque c'est son prénom, « est aujourd'hui analyste programmeur, il aime son métier, mais il ne va pas s'arrêter là. » Bigre... Il ne va pas s'arrêter là ? Si ca se trouve, il ambitionne de devenir DSI : « chef des ordinateurs », ca ne peut être que ça. Bon, il peut devenir patron du help desk, il sera « chef des emmerdements des ordinateurs ». Il peut aussi devenir chef des services généraux, il pilotera la livraison des ordinateurs à nos utilisateurs. A mon avis, il est plus ambitieux. D'une part parce qu'il a l'intention «  de se former pour évoluer aussi vite que ses machines ». On devine le winner sous sa chevelure abondante... D'autre part, parce que, nous rappelle la pub, Alexandre « est né avec une souris dans la main. » J'imagine que ses parents ont été ravis de le voir ainsi affublé d'un accessoire indispensable au développement d'un bébé (joufflu certainement, si l'on en croit la photo dudit Alexandre). Les créatifs de pub ont certainement oublié d'être bêtes (ceux qui rigolent dans le fond seront immédiatement mutés au help desk...), ils ont consommé des tonnes d'études de marché pour dresser le profil du DSI du futur : à coup sûr, c'est notre Alexandre... « Avec monjobalacon.com, réussir sa carrière, c'est aussi réussir sa vie », nous dit la pub. Manquait plus que ça... Mais il faut s'y faire : la nouvelle génération de DSI va nous pousser dehors. Cela dit, s'il veut « évoluer plus vite que ses machines », comme nous le présente la pub, notre Alexandre, il va falloir qu'il se lève de bonne heure ! Et si il la ramène un peu trop, on pourra toujours lui dire d'aller voir dans le Cloud si on y est !

     

     

  • BAM tragique à la DSI

    sehiaud-bam.jpg- Qu'est-ce qu'ils fichent dans les métiers ? Ils veulent une DSI transparente, mais, c'est vrai, quoi, eux, ils fichent quoi ? C'est une bonne question et je remercie mon responsable des études de l'avoir posée lors de la dernière réunion projet. Regarder de près ce que font les métiers m'a toujours attiré. N'est-ce pas le fondement même de notre métier, au-delà de la technologie ? Nous avions, jusqu'à présent, engagé quelques initiatives, mais très parcellaires et qui ne donnaient guère satisfaction.

    Parmi les nombreux commerciaux qui défilent dans mon bureau pour nous vendre leur dernière « innovation révolutionnaire avant-gardiste » et qui me laissent des kilos de brochures, nous les conservons d'ailleurs précieusement dans une armoire forte, l'un s'était délesté d'un white paper sur le BAM. Comprendre « Business Activity Monitoring » et non « Balayons les Arguments des Métiers »...

    (lire la suite dans le numéro 36 de la revue Best Practices Systèmes d'Information).

     

     

  • Les métiers improbables mais néanmoins indispensables de la DSI (suite)

    sehiaud-metier2.jpgRémouleur de périphériques. Les réductions de coûts ont remis au goût du jour ce métier qui avait quasiment disparu. Sa mission est d'affûter les périphériques poussifs pour qu'ils soient plus efficaces. Ce job est toutefois à réservé aux personnes sobres : un rémouleur de périphériques ne doit jamais être plus bourré que les imprimantes dont il a la charge.

     

  • Les métiers improbables mais néanmoins indispensables de la DSI (suite)

    sehiaud-metier2.jpgBalayeur d'effets de seuil. L'informatique est ainsi faite : à un moment donné, un Zéro se transforme toujours en Un, et inversement. Les effets de seuil se retrouvent dans la plupart des applications. L'objectif du balayeur d'effets de seuil est d'atténuer.

     

  • Qui c'est qui trinque ?

    Le mensuel économique Capital a publié dans son numéro de décembre un dossier "Carrières et salaires", dans lequel il passe en revue les métiers qui "ont le vent en poupe" et ceux qui trinquent. Je me suis évidemment jeté dessus dès que je l'ai vu en kiosque. Et là, horreur ! Je constate que le métier de DSI est classé parmi ceux qui trinquent: "Trop peu de postes par rapport au nombre de candidats sur le marché. Résultat : leurs rémunérations, parmi les plus élevées de la profession, sont soumises à une forte pression". Mais où le journaliste Bruno Declairieux a-t-il été cherché tout ça ! Des rémunérations parmi les plus élevées de la profession ? Faut voir... Il est vrai que par rapport à un développeur indien, nous sommes plutôt bien payés... Trop de candidats sur le marché ? Peut-être, tellement il y a eu de dégraissages qui ont conduit nombre d'ex-DSI à se reconvertir comme consultant indépendant pour ne pas perdre la face. Une forte pression sur les salaires ? C'est certainement vrai : je ne me vois pas aller quémander une augmentation, même symbolique, pour 2010. On me répondra certainement que, du fait "du nombre élevé de candidats sur le marché", je peux aller me reconvertir en consultant indépendant quand je veux... Au fait, c'est quoi les métiers qui "ont le vent en poupe " ? Architecte-urbaniste, reponsable de pôle Web, responsable des contrats de services, responsable sécurité et ingénieur études-développement. Oui, mais en attendant, c'est moi le chef de ces gens-là...