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OLIVIER SEHIAUD - Ma vie de DSI... - Page 9

  • Les statistiques auxquelles vous avez échappé

    - 67,8 % des DSI pensent qu’il n’est pas judicieux de confier à la génération « i Grec » la gestion de dette technique du SI.

    - 49 % des DSI sont persuadés qu’après le Big Data vient la Big Cata.

    - 82 % des DSI ont transformé leur tableau de bord en tableau de débord, tellement les projets sont en retard

  • Les statistiques auxquelles vous avez échappé

    - 34,7 % des DSI estiment que le temps passé en réunion pour implémenter les méthodes agiles conduit à renforcer l’immobilisme.

    - 19 % des DSI aimeraient faire des stages de pilotage du SI sur des bolides technologiques.

    - 5,9 % des DSI reçoivent plus de 430  e-mails par jour. Et seulement 430 DSI reçoivent moins de six e-mails par jour.

  • Il a fui, il a tout compris !

    linux.jpgLa semaine dernière se tenait le salon Solutions Linux, avec la plupart des acteurs du monde Open Source. Sauf un, Linagora, qui a ainsi justifié son absence, par la voix de son PDG, Alexandre Zapolsky : « La participation au salon Solutions Linux est un investissement coûteux qui n'est pas rentable pour la société. Le coût de l'organisation, l'aménagement du stand, la communication et la mobilisation des équipes pour 3 jours représentent un investissement trop élevé (près de 100K€). Les deals ne sont pas signés directement sur le salon, car les clients principaux de Linagora sont les grandes organisations publiques et privées pour lesquelles le cycle de vente est beaucoup plus long. » Pour le PDG de Linagora, il est préférable d’affecter son budget à autre chose : « Plutôt que de dépenser 100 K€ dans une foire commerciale, aujourd'hui, je préfère dépenser 100K€ directement en Recherche & Développement ! Cette somme nous permet, par exemple de financer un an de salaire pour deux ingénieurs qui apportent à nos produits les améliorations attendues par nos clients. »

    Voilà un discours que, en tant que DSI, je ne peux que soutenir. Que vaut-il mieux, en effet, pour nous ? Qu’un fournisseur investisse en R&D pour améliorer ses solutions ou que ses collaborateurs regardent passer, dans un salon coûteux, les traqueurs de goodies, les chômeurs en quête d’un emploi hypothétique, les étudiants friands de doc qu’ils jetteront à la poubelle ? De toute façon, les DSI ne mettent quasiment jamais les pieds dans un salon ? Déjà que nous n’avons pas le temps de faire notre boulot, je me vois mal aller traîner dans des allées surchauffées, surpeuplées et remplies de démarcheurs qui vous fourrent des docs dans les mains, sachant qu’on va s’enquérir d’emblée de la prochaine poubelle pour se soulager de ces bouts de papier dont on ne sait que faire. Si encore il y avait de belles hôtesses, comme au Salon de l’Auto ! Même pas…

  • Pas vu, pas pris... enfin presque !

    sehiaud-print.jpgDans le cadre de notre stratégie de réduction des coûts, je me suis attaqué à la rationalisation de notre parc d’imprimantes. Nous en avons plusieurs centaines et c’est le résultat d’un empilement de demandes. Chaque cadre, chaque manager et même chaque utilisateur a tendance à exiger son imprimante individuelle…

    J’ai tout entendu comme justifications : « Nous imprimons des documents confidentiels », affirme-t-on à la direction générale et chez le DAF… « Il nous faut de la couleur pour les Powerpoint », nous rétorque-t-on à la direction marketing…  « Je suis manager, donc j’y ai droit », m’affirment sans rire les cadres de direction de notre usine de Vatexibé-sur-Seine… « Des imprimantes partagées ? C’est la porte ouvert au flicage des travailleurs », clame Henri Caumassiasse, le délégué de la FUC (Fédération unitaire confédérale), parlant également au nom du SOT (Syndicat des ouvriers et travailleurs)… « Faire des allers-retours jusqu’à une imprimante partagée n’est pas bon pour la productivité », nous expliquèrent aussi les bras cassés qui ne tiennent pas le même discours dès qu’il s’agit d’aller fumer une cigarette ou de passer de longues minutes à la machine à café…

    Mais qu’importe : la réduction des coûts ne se discute pas ! Nous avons commencé par une méthode douce. Joseph Inebecker, notre responsable des services généraux, a reçu comme consigne de retarder systématiquement de trois jours la livraison des consommables à tous ceux qui disposent d’une imprimante individuelle.

    Et, il va de soi, de l’avancer de deux jours pour les quelques imprimantes partagées existantes. Mais cela n’a pas été extrêmement efficace : la plupart des utilisateurs ont acheté eux-mêmes leurs consommables et certains se les ont fait rembourser en notes de frais. J’avais suggéré qu’il serait judicieux de retenir à la source le prix des consommables sur la fiche de paie de celui qui les commande, mais la DRH ne pas m’a suivi (il faut dire que son service ne se prive pas d’imprimer en couleur les photos de vacances, des pots de départ et les portraits des rejetons à chaque nouvelle naissance…).

    Nous avons donc pris des mesures plus radicales : suppression de toutes les imprimantes individuelles et achat d’un parc d’imprimantes partagées. Et pour ces dernières, nous avons installé des modèles utilisables uniquement en noir et blanc. A ceux qui me demandaient pourquoi, j’ai expliqué que la DSI s’était inspirée d’Henry Ford qui affirmait que ses clients avaient bien sûr le choix de la couleur de leur véhicule, à condition qu’elle soit noire.

    Toutes ces belles machines de marque « C’est Rosse » ont été reliées à un système de pilotage centralisé censé faciliter la maintenance. Plus rien ne pouvait nous échapper ! Comme nous avons des bureaux dans toute la France, nous avons chargé un prestataire externe d’installer toutes les machines sur site. Quelle n’a pas été notre surprise, lorsque nous avons mis en œuvre notre application de télémaintenance de ne pas avoir la vision globale de l’ensemble du parc.

    Il nous manquait une dizaine de sites. Notre prestataire nous a pourtant confirmé avoir bien installé la nouvelle machine, mais impossible de la visualiser dans l’outil de supervision ! Nous avons donc prévenu les responsables de sites que nous irions vérifier sur place : et, par miracle, les machines étaient effectivement installées ! Puis disparaissaient le lendemain de notre visite.

    Nous avons depuis trouvé la solution de l’énigme : elle se trouvait dans les fichiers de sauvegarde. Ils contenaient des milliers de photos et les imprimantes étaient largement mises à contribution pour éditer en haute définition tous ces moments personnels, avec des pics en septembre (retour de vacances), à Noël (Ah ! les fêtes…) et en février (le ski !).

    C’est sûr, imprimer en noir et blanc, c’est moins classe ! Les machines couleur avaient en fait été planquées dans un placard et le prestataire n’avait pas posé de question quand les responsables de sites avaient expliqué qu’ils conservaient les machines couleur comme imprimantes de secours. Depuis que nous avons menacé de déconnecter le système de messagerie et les accès à Internet à chaque fois que l’icône d’une imprimante disparaîtrait de notre outil de supervision, nous n’avons plus aucun problème. Et notre facture de consommables a chuté de 47,8 %...

     

  • Les statistiques auxquelles vous avez échappé

    - 28 % des DSI sont persuadés que dans le domaine technologique tout a été inventé et qu’ils peuvent attendre leur retraite en toute sérénité.

    - 5,7 % des DSI ont déjà eu des demandes des utilisateurs pour connecter une console Nintendo au système d’information.

    - 34,9 % des DSI pensent que le Web 2.0 signifie « 2 pour eux » et « zéro pour les autres »

  • DAF, le retour des morts-vivants

    sehiaud-finance.jpgOn dit que les morts-vivants sont des êtres morts qui continuent à se manifester. Cela me fait penser à notre directeur administratif et financier, en gros celui qui remplit des formulaires (c’est pour ça que leur métier s’appelle administratif, ne cherchez pas…) et qui compte les pièces jaunes.

    Edgard Tadukash, qui a succédé à Hubert Henron (viré pour avoir un peu enjolivé les comptes, en collusion avec le commissaire aux comptes de Meyer-Sainou-Lémeyeur, viré lui aussi pour complicité), je l’ai bien sûr croisé dans nos comités de direction. Mais nous n’avons pas eu, depuis deux ans qu’il occupe son large bureau à l’étage de la direction (moi, je n’y suis pas…) de réels échanges sur la création de valeur liée au système d’information financier.

    Ce sont plutôt mes équipes qui discutent avec les siennes des quelques évolutions fonctionnelles sur les outils de reporting, décisionnels ou de la couleur des tableaux de bord. Il faut dire que la direction financière ne figure pas parmi nos clients internes les plus actifs, elle a toujours ses vieux outils implémentés sous l’ancien régime (c’est comme ça que l’on appelle l’époque de mon illustre prédécesseur avant qu’il se fasse décapiter pour avoir tellement serré les coûts que les utilisateurs se sont révoltés contre les outils archaïques qu’ils devaient bricoler au quotidien).

    C’est plutôt la logistique, la production (notamment nos plus grosses usines de Vatexibé-sur-Seine et de Mézidon-Danlemil), le marketing ou les ressources humaines qui sont des gros consommateurs du système d’information. Pour résumer, le DAF, côté SI, a plutôt fait le mort ces derniers mois.
    Et voilà qu’il se réveille ! Il se trouve qu’Edgard Tadukash, lors du dernier comité de direction, m’a fait un cadeau. En général quand un DAF vous offre un cadeau, il est préférable de vérifier s’il ne va pas vous exploser en pleine figure. Mais là, non.

    Il s’agissait d’une étude d’une quinzaine de pages sobrement intitulée « L’évolution de la fonction finance en 2011, enjeux, problématiques et meilleures pratiques ». Comme ledit comité de direction était d’un ennui à mourir (je n’ai pas été jusque-là, les morts-vivants c’est très peu pour moi…), je l’ai feuilletée. Edgard Tadukash n’a probablement pas osé m’adresser un e-mail agressif pour me faire part de ses récriminations, il a préféré agir de façon indirecte, le fourbe… Car cette étude, dont je vous recommande la lecture dresse un constat plutôt négatif pour nous DSI, quant à notre capacité à répondre aux besoins des DAF.

    On y lit en effet que 44% des DAF ne sont pas satisfaits de la qualité du système d’information, qu’il s’agisse d’optimisation, de rapidité, d’indicateurs, de capacités  gérer des analyses sectorielles ou de la déclinaison des objectifs stratégiques… Idem pour la gestion multilingue à l’international ou la conformité aux normes comptables internationales. Qu’est-ce qui permettrait d’améliorer l’efficacité de la DAF ? Nos amis de la finance répondent qu’il leur faudrait recruter davantage de collaborateurs qualifiés, mieux former ceux qu’ils ont déjà, réviser leur modèle d’organisation, mieux répartir les tâches… 

    Si on lit entre les lignes, nos amis les DAF avouent, à travers cette étude, qu’ils disposent d’une bonne proportion de bras cassés, qu’ils sont organisés n’importe comment, et qu’on ne sait pas qui est responsable de quoi. Edgard Tadukash voulait certainement que je prenne l’initiative de venir m’enquérir de ses besoins : mais on aura beau installer les meilleures logiciels dans une telle configuration organisationnelle, cela ne marchera jamais ! Je préfère que le DAF continue à faire le mort…sinon, c’est moi et mes équipes qui vont y laisser leur santé !

  • Les statistiques auxquelles vous avez échappé

    - 23,6 % des DSI ont pris du poids depuis un an à force de fréquenter les petits déjeuners organisés par les fournisseurs.

    - 68,9 % des DSI aimeraient pouvoir externaliser une partie de leur cerveau pour améliorer la qualité de leur sommeil.

    - 99,9999 % des DSI pensent que « c’était mieux avant ! »

  • Les Trophées de la Loose

    sehiaud-trophees.jpgJe ne sais pas pour vous, mais moi, j’adore les multiples Trophées remis aux DSI. On voit souvent des articles (y compris dans Best Practices, les pauvres ils s’y sont mis aussi…) sur les belles réussites de nos confrères, invités pour l’occasion à se faire rincer aux frais de sponsors dans des lieux où on ne se
    mouche pas du coude. On reconnaîtra que les Trophées, prix, distinctions et autres Awards participent à la reconnaissance de notre dur labeur. Et lorsque l’on réussit à faire les choses bien, autant que cela se sache ! Ce n’est pas si souvent...

    Après tout, on consacre bien le DG, le DAF ou le DRH de l’année. Il n’y a pas de raisons que l’on soit mis à l’écart. Déjà que nous le sommes, peu ou prou, au quotidien, dans nos entreprises : pour une fois que le management des systèmes d’information se retrouve sous les feux de la rampe ! Et que l’on peut orner l’une de nos étagères d’un objet (souvent immonde, c’est vrai…) représentatif de notre effort ou d'un diplôme coloré… Passons bien sûr sur les DSI qui reçoivent des distinctions prestigieuses, pour avoir mené à bien des projets difficiles alors que l’on sait pertinemment (c’est quelquefois de notoriété publique) que le reste du système d’information est dans un état de délabrement avancé. Mais « qu’importe le SI pourvu qu’on ait le Trophée ! » comme disait le grand penseur chinois Laô Tsour Singh. Et mon ami René Build, directeur d’exploitation de son état, surenchérirait : « Tant que ça risque de ne pas se voir, ça ne se voit pas… »

    Mais vous serez sûrement d’accord avec moi : il est tout aussi important de savoir pourquoi un projet a réussi que de savoir pourquoi un autre a lamentablement échoué, et pourquoi le DSI s’est vautré grave. Et si on organisait les « Trophées de la Loose » ? Après tout, il existe bien les « Gérard » du cinéma pour récompenser les navets et leur équivalent aux États-Unis (les Razzie Awards), et les « Gérard » de la télévision pour élire les animateurs les plus crétins et les programmes les plus débiles. Il
    ne manque plus que les « Gérard du management des systèmes d’information » ! Je me verrais d’ailleurs bien dans le rôle de Président du jury dans le cadre d’une telle initiative ! Non pas que j’aie des leçons à donner, bien au contraire. Mais parce que l’on doit quand même bien rigoler, même sur des dossiers à pleurer !


    Imaginez le tableau à l’annonce des résultats, d’une brochette de DSI avec un masque sur le visage pour que leurs amis ne les reconnaissent pas : « The winner is… M. X, DSI qui tient quand même à rester anonyme pour ne pas passer pour un crétin auprès de ses chers collègues, et qui reçoit le Trophée de la Loose de la gestion intégrée pour avoir mis en place un PGI qui n’a jamais fonctionné,
    allez savoir pourquoi. » Le Trophée de la Loose de la gouvernance « est remis à M. Y, qui, lui aussi, tient à conserver son anonymat salutaire, pour avoir désaligné le système d’information à tel point
    que le comité de direction ne se souvenait même plus qu’il y en avait un dans l’entreprise ».

    Ou encore : M. Z (encore un DSI discret), heureux bénéficiaire du Trophée de la Loose logistique « pour avoir mis un sacré bazar dans la chaîne d’approvisionnement de son entreprise en oubliant de développer 41,85 % des fonctionnalités qui auraient été pourtant bien utiles mais dont les spécifications sont restées dans un dossier oublié dans le métro ». On pourrait multiplier les catégories pour faire (dé)plaisir à un maximum de DSI.


    Les Trophées de la Loose ? Voilà qui sonne bien aux oreilles (et qui nous les feraient siffler…) et serait pertinent pour tous les DSI. Reste à trouver un organisateur et des sponsors. On imagine facilement qu’aucun des sponsors habituels des multiples trophées que l’on connaît ne se risquerait à mettre un sou pour voir son logo adossé à une série de fiascos. Surtout si certains sont responsables desdits fiascos !